Restos / Bars

Absinthe Café : Le retour de la fée verte

Absinthe Café s’était soudainement éclipsé… le temps de rénover un nouveau local et de revenir "en grand", c’est le cas de le dire!

On y faisait du coude à coude avec les tables voisines; les fauteuils s’entrechoquaient; mais on aimait bien le petit côté chaleureux de l’endroit. Le chef propriétaire, Patrick Guarland, par contre, s’y sentait un peu trop à l’étroit; après tout, c’est lui qui y passait ses journées!

Quand un local s’est libéré, à quelques coins de rue, sur Wellington, Guarland a quitté l’espace lumineux de la rue Holland et s’est lancé dans les rénos. Le résultat est nettement plus aéré, sans avoir pour autant perdu son charme très bistro parisien: des murs d’un orange brûlé très chaud, de grands miroirs, des fauteuils noirs capitonnés, des banquettes et un long bar, en fond de salle, où le vert absinthe domine. Seule la sournoise dénivellation du plancher, à l’accueil, nous refroidira: Josette y fait une entrée remarquée… en s’étalant de tout son long sur le bois franc! À corriger avant que ne pleuvent les poursuites…

Le service est convivial. Moins bilingue que le menu, mais plein de bonne volonté. Après que nous ayons refusé son offre d’être servies par un collègue francophone, notre serveuse émaillera la soirée de tous les mots de français qu’elle connaît. Sympathique dans ce coin de ville autrement plus anglo que le marché… où on fait rarement cet effort.

Le menu est bref, moins bistro français que l’ambiance, mais tout aussi invitant. L’absinthe est bien sûr présente, nature ou en cocktail, et je me promets de tester un jour l’habileté du personnel à manier la petite cuillère à trous sur laquelle on pose traditionnellement un cube de sucre avant d’y verser de l’eau, question d’atténuer l’amertume de cette liqueur mythique, muse des grands poètes du 19e siècle.

Josette ouvre avec une très belle salade tiède de tomates bio jaunes, présentée avec un coulis de tomates rouges, une purée de basilic et du chèvre chaud: réconfortante. J’hésite entre le potage de courge musquée et le ceviche de thon… c’est ce dernier qui l’emportera et c’est le seul rendez-vous manqué de la soirée: servi dans un taco qui rend la chose peu élégante à manger, le thon voit sa fine saveur noyée dans la limette et les oignons. Il est accompagné d’un fin guacamole et de pico de gallo.

Elle poursuit avec un alléchant duo de canard, magret fondant et effiloché de confit, servi avec rattes et choux de Bruxelles. J’y vais d’une caille désossée et farcie de fromage et d’épinards, emballée d’une fine tranche de pancetta. Une étonnante, et tout à fait délicieuse, purée de chou-fleur, petites betteraves et carottes complètent une très belle assiette.

Les portions étant fort raisonnables, nous décidons de partager le trio de profiteroles: les petits choux sont garnis de glace au chocolat, au café, à la vanille, et nappés d’une sauce au chocolat chaude et délicate.

Nous ressortons d’Absinthe somme toute réjouies, avec une addition de 75 $ pour deux, avant vin, taxes et pourboire. Une table tout à fait charmante, qu’on a su très bien rafraîchir.

Absinthe Café
1208, rue Wellington
Ottawa
613 761-1138
www.absinthecafe.ca