Restos / Bars

Petit Conti : Petit Conti deviendra grand

Le Continental, ce restaurant mythique du Plateau, vous manque? Voici donc son successeur, le Petit Conti, tout juste ouvert à quelques encablures, un peu plus bas, toujours sur la rue Saint-Denis. Quatre mois et demi après le désastre, tranquillement, les fidèles reviennent.

C’était le 23 juin dernier. Un incendie éclate dans un commerce adjacent au Continental. Perte totale. Longtemps, les clients assidus ont attendu avec impatience l’ouverture d’un local temporaire: le voici. Le Petit Conti a pris la place d’un resto sans intérêt de la rue Saint-Denis, juste à l’angle de Duluth. De l’autre côté de l’Académie. Voilà qui fait changement. Côté déco, on retrouve l’ambiance. Plus sombre, cependant, toute de noir vêtu, miroirs, chaises et tables bistro, musique branchée. La peinture est fraîche, mais les habitués sont contents de retrouver leurs bonnes habitudes. Comme cette femme, seule, qui a tenu à réserver la table dans le coin, près de la fenêtre, là-bas. Comme cet homme, qui semble déguster avec satisfaction sa bonne vieille bavette de boeuf. Comme ces piliers de bars, qui ont déjà pris possession du comptoir, pour se raconter les dernières histoires.

CLASSIQUES

Peu de changements sur la carte. Infimes. Quelques détails qui, de toute façon, seraient passés presque inaperçus dans l’ancien Conti. Retour, donc, sur une cuisine bistro d’une stabilité extrême. La clé de la réussite: rigueur, continuité, fiabilité. Ce qui fait que les restos durent. Des classiques: carpaccios, tartares, raviolis, confits de canard, bavettes, jarrets d’agneau, calmars frits… de quoi rassurer une clientèle qui ne souhaite qu’une chose: bien manger dans un cadre agréable, avec efficacité et plaisir.

Rassurez-vous, ce Petit Conti est aussi bon que le grand. Quelques places de perdues, certes, mais l’atmosphère y est. L’endroit se remplit rapidement, si bien qu’en quelques minutes, nous voici revenus au bon vieux temps.

On déguste alors ce fameux tartare de thon mayonnaise, sur son lit de pommes de terre à l’huile. Portion généreuse, que l’on rehausse à la demande de fleur de sel et de poivre du moulin. Qui resteront sur la table. Sympa.

Une bonne soupe? Une crème de poireaux, soyeuse, agrémentée d’oignons frits et d’un croûton parfumé d’estragon. Délicieux effluves d’anis garantis. Parfait pour ce début d’hiver.

Pas facile de traverser la carte sans hésiter sur ses choix. Mais il faut bien trancher. Dans les entrées de salade, une nouveauté. Du pourpier, surmonté d’une joue de veau braisée. Un plat en soi, sans problème. La joue de veau s’accompagne très bien de cette drôle de feuille, dans une riche vinaigrette aux lardons. Encore là, quelques rondelles de pommes de terre impeccablement cuites, on se régale.

On se délecte tout autant avec les incontournables pâtes carbonara. Des spaghettonis dans une sauce riche et onctueuse, un jaune d’oeuf dans sa coquille sur le dessus, des lardons et du parmesan en abondance, voilà qui est préparé minute, dans l’enfance de l’art. Quelques tours de fourchette au creux d’une cuillère suffisent à en démontrer toute la saveur.

DESSERTS

Ils sont toujours là. Une crème brûlée (un peu liquide?) et un fondant au chocolat 66 % des plus cochons. Quelques sorbets pour amateurs de sensations glacées sur les berges de l’hiver.

EMBALLANT /

Des ingrédients frais et soigneusement choisis. Un service impeccable. Le plaisir de retrouver de bonnes vieilles habitudes. Le Petit Conti survivra probablement à la réouverture du véritable Continental. Apparemment, les patrons n’ont pas l’intention de lâcher cet emplacement, franchement bien situé. Les bons plats, offerts même après la fermeture des cinémas.

DÉCEVANT /

La température des plats, à ajuster. Le volume imposant de la musique que certains pourraient trouver gênant.

COMBIEN ? /

Pas obligé de coûter une fortune. Comptez quand même une quarantaine de dollars par convive, pour vous régaler.

QUAND? /

Tous les soirs, tout simplement! De 18 h à 1 h du matin.

OÙ ? /

Le Petit Conti
Au 4007, rue Saint-Denis, angle Duluth. Réservez, c’est indispensable: 514 845-6842.