Une des plus spectaculaires catastrophes maritimes de l’histoire, soit l’immersion d’un navire sous les eaux de l’Atlantique, sera bientôt centenaire. En effet, c’est en 1911 qu’un monstre d’acier, supposément insubmersible, fut noyé dans les eaux glaciales au large de Terre-Neuve. Je n’ai pas besoin de vous raconter l’histoire, James Cameron a immortalisé les images avec l’oscarisé film Titanic, mettant en vedette Leonardo DiCaprio.
Le violent contact avec l’iceberg aurait-il pu être évité? C’est en scrutant un livre de Graham Harding que je suis tombé sur ce juteux sujet…
Vous connaissez sûrement le mythe ou la coutume de faire éclater une bouteille de champagne sur la coque du bateau avant sa première sortie en mer, et ce, en guise de porte-bonheur. Un "baptême de mer", comme dit si bien M. Harding. Un énorme format d’une de ces bouteilles de vin effervescent est fracassé sur le navire de façon festive, ce qui aurait pour but de garder les passagers et l’équipage en toute sécurité.
Or, les gens de White Star qui s’occupaient du notoire bateau ne se seraient pas souciés de ces moeurs et laissèrent partir le Titanic sans lui offrir l’apéro… On connaît la suite catastrophique de cette malheureuse croisière.
Même chose lors de l’inauguration de l’Aurora de la compagnie P & O, en 2000, sur lequel la bouteille n’aurait pas explosé du premier coup. Le navire a ensuite été victime de nombreuses avaries.
Est-ce une coutume de charlatan à ignorer, un mythe banal (et trop coûteux!), une superstition superflue non fondée? Il s’agit en tout cas d’une technique peu écologique, à moins de ramasser le verre éclaté dans les eaux du port où est accosté le bateau…
Sur d’autres embarcations par contre, l’alcool sert à patienter pendant les mésaventures. Il y a quelques années, un bateau de croisière qui transportait un grand nombre de passagers se retrouva en panne à Southampton à la suite d’un problème technique. Lors de toute la durée de la panne, tous les occupants du navire eurent accès au bar gratuitement et à volonté. Pas moins de 9200 bouteilles de vin, 9000 bières ainsi que 7250 cocktails furent servis…
VIN DE LA SEMAINE
Je vous présente aujourd’hui un vin qui nous revient cette année avec une étiquette assez Nouveau Monde, mais un profil aromatique toujours aussi européen. Il est issu d’une appellation de premier ordre: Rioja. Cette zone est devenue, en quelques années, la fierté de la péninsule ibérique. Voici donc le Rioja Reserva 2003 de la constante maison Ijalba, située en plein coeur de l’Espagne. Ce vin rouge présente des teintes grenat un peu tuilées, nous laissant croire à un début d’évolution. On lui découvre un nez ouvert, chaud, ample et légèrement boisé. Ses 24 mois de barrique de chêne sont quand même bien digérés, car on sent bien le fruit. La bouche est juteuse et longiligne. Le tempranillo domine l’assemblage à 80 %, la balance est complétée par un 20 % de graciano, ce dernier ayant d’ailleurs été foulé aux pieds. Vous devrez débourser 19,80 $ (478743) pour l’achat. À servir avec des plats de longue cuisson ou des ris de veau braisés. À déguster maintenant, mais il pourra aussi dormir de trois à cinq ans en cave.