Après une analyse très scientifique de la situation gastronomique de la rue Prince-Arthur, voici nos conclusions. Une rue fort agréable (surtout l’été…) avec ses terrasses, sa proximité du carré Saint-Louis et ses restos-à-touristes-apportez-votre-vin. Du grec au mexicain, jusqu’au polonais, il y en a pour tous les goûts. Résultat: on y mange pour pas trop cher, mais pas trop bien. On s’y rend donc un peu à reculons.
Et pourtant, l’ardoise installée dehors nous attire. Rillettes, tartare, soupe de poisson, cassoulet. Ça promet! Et en entrant chez Les Deux Gamins, nous voici envahis d’un sentiment de réconfort. Tables bistro, alcôves de briques, feu de cheminée et accueil sympathique. Le serveur dégingandé a un petit air de Fred Pellerin, avec ses lunettes rondes. Il offre le vestiaire avant de conseiller la table, là, près du foyer. Avec banquette pour deux à rêvasser devant les flammes… L’ambiance French style concoctée par nos deux Américains de propriétaires (et une Québécoise) est somme toute réussie. Détail amusant, et tellement politique: le saviez-vous? L’endroit était auparavant tenu… par des Irakiens. Ironie du sort, quand même.
À TABLE!
Nos deux compères (qui ne sont pas les deux gamins, les deux gamins, ce sont les chiens!) venus de la Nouvelle-Angleterre ont voulu reproduire l’atmosphère d’un bistro français vu des États-Unis. C’est en plein ça. La déco (les chaises proviennent quand même directement du Poitou) et la carte font dans l’agréable caricature. L’image d’Épinal. Fort heureusement, l’authenticité est elle aussi au rendez-vous.
Comme pour ces rillettes de canard décorées de raisins marinés que l’on déguste à l’aide d’un long croûton aillé. Comme cette crème de champignons épaisse, dense, généreuse, revigorante. C’est simple, mais bien réalisé. On applaudit.
En Américains courageux, ils offrent aussi le tartare de boeuf. Au diable la peur des bactéries, le classique est proposé en entrée et en plat. Doux, médium, épicé? On vous posera la question, et n’hésitez pas à le prendre corsé. Coupé au couteau, il est très bien préparé. Les frites sortent visiblement d’une huile fraîche, ce qui est très apprécié.
Très abondant, le plat de bajoues de veau et de pâtes remplit l’assiette, dans une sauce parfumée. Comme on dit vulgairement, on en a pour son argent! La soupe de poissons est très spéciale. Nos amis américains ont ramené leur pêche tout droit des États-Unis. Quatre poissons différents et un bouillon au fumet ragoûtant. La petite sauce rouille remplit dignement son rôle. Un point de plus.
L’entrecôte sauce au poivre est du genre à ravir l’amateur. Belle pièce de viande grillée, dont la cuisson correspond à la demande, et toujours ces frites, riches. Nous sommes, oui, comblés.
QUELQUES DESSERTS
Directement dans la veine bistro, l’incontournable crème brûlée, légère. Un peu liquide, critiquera le compère invité… On fait le difficile! La tarte Tatin a été servie fort rapidement. Certainement pas préparée à la demande, donc, et du coup, peu convaincante. Mais à ce prix, on ne se plaint pas trop…
EMBALLANT /
Une cuisine très honnête à un rapport qualité/prix absolument imbattable. Un cassoulet maison, paraît-il, qu’il faudra essayer un beau jour. Une atmosphère chaleureuse et un service très efficace.
DÉCEVANT /
La carte des vins est insignifiante. À bon prix mais insignifiante. Tiens, tant qu’à faire, ça ne vous dirait pas de nous laisser apporter notre vin? Le site Internet du resto est absolument affreux, en plus d’être à moitié traduit en français.
COMBIEN? /
Ridiculement bas. Comptez donc de 20 $ à 30 $ par personne, avant taxes, service et vin.
QUAND? /
Quand vous voulez! De 17 h à 22 h du dimanche au mercredi. Prolongation jusqu’à 23 h du jeudi au samedi. Brunch à découvrir les fins de semaine, de 11 h à 16 h.
OÙ? /
Les Deux Gamins
170, rue Prince-Arthur Est
Tél.: 514 288-3389
www.les2gamins.com