LE GOÛT CHAMPENOIS
Quand vient le temps des vins effervescents, la plupart, sinon la totalité des chroniqueurs vin d’ici et d’ailleurs ne jurent que par le champagne. Il est vrai que la Champagne nous offre des effervescents très bien élaborés selon la méthode traditionnelle champenoise. Malheureusement, ces vins sont issus de raisins verts et dilués. Il est davantage troublant d’observer les producteurs d’ailleurs vendanger leurs raisins en sous-maturité pour reproduire le goût champenois. Un "modèle" renouvelé pour les effervescents de la planète est attendu avec impatience.
DE QUOI FAIRE RÉFLÉCHIR
Il est temps de sortir de notre bulle pour bien comprendre la réalité champenoise. Les ventes mondiales de champagne sont continuellement à la hausse. Les nombreux nouveaux consommateurs d’ici et d’ailleurs recherchent fréquemment une bouteille de ce prestigieux mousseux pour leurs célébrations. Cette popularité grandissante incite un bon nombre de grandes maisons à la surproduction, les mêmes qui persistent à gonfler leurs prix déjà prohibitifs. Sachez que les rendements en Champagne sont parmi les plus élevés de France. De plus, afin de masquer les défauts des vins en surproduction, on les arrondit d’une liqueur d’expédition (mélange de sucre et de vin) qui rend bon nombre de champagnes plus sucrés qu’auparavant.
DÉMARCHE ÉCONOMIQUE ABUSIVE
Forts d’une réputation de très longue date, ces diamants effervescents ne satisfont au fond que les consommateurs à la recherche de bulles prestigieuses. La Champagne est influencée par de grandes maisons multinationales qui ne voient dans cette boisson qu’un produit de luxe rémunérateur. Malgré la baisse qualitative de nombreuses cuvées, les grandes maisons champenoises continuent de hausser leurs prix. Le temps est venu de passer à des mousseux d’ailleurs, élaborés par des producteurs qui n’abusent ni de la confiance, ni du portefeuille des consommateurs. Il est vrai que le "bon" champagne charme par sa finesse et sa fraîcheur, sauf qu’avec les prix élevés et les variations dans la qualité, il est plus souvent qu’autrement sage de choisir un mousseux californien, alsacien, espagnol ou même italien.
MOUSSEUX /
Voici une sélection d’effervescents bien élaborés et à bon prix.
Roederer Brut Anderson Valley, Californie 294181, 27,15 $
/90
Relativement sec, du caractère et de la finesse. Bon vin charmeur.
Crémant d’Alsace Brut Gustave Lorentz 10880945, 23,65 $
/88
Très bien élaboré, du caractère et de bonne intensité.
Mumm Napa Brut Prestige, Californie 265678, 27,85 $
/88
L’expertise champenoise dans un terroir davantage favorable.
Crémant du Jura Brut 2004, Domaine Rolet, France 10653380, 21 $
/87
Parfumé et délicat, avec un brin de sucre qui l’arrondit.
Hungaria Grande Cuvée Brut, Hongrie 106492, 12,30 $
/87
L’aubaine en matière de mousseux. Aromatique, équilibré et de bonne persistance.
CHAMPAGNES /
Pour ceux qui doivent payer plus cher!
Charles Heidsieck Brut Réserve 31286, 57 $
/89
Nez de pain frais et un brin rancio. Bien sec et rafraîchissant.
Bruno Paillard Brut Première Cuvée Rosé 638494, 77 $
/89
Bon nez fruité. Un champagne rosé plutôt délicat et fin.
Duval-Leroy Femme de Champagne Brut 1996 611814, 75 $
/88
Nez évolué, un brin rancio. Un champagne vif et intense.
Louis Roederer Brut Premier 268771, 64 $
/88
Vineux et structuré. Un classique.
Henriot Blanc Souverain Brut, 10796946, 68 $
/88
Nez de pain frais, un champagne à la fois solide et tendre.