Les rétrospectives annuelles se suivent, mais ne se ressemblent pas. Il y a les années où on verse une larme sur des fermetures qui bouleversent la scène gastronomique. Et puis, celles qui voient naître des bijoux de restos, comme un baume sur nos blessures. Mais 2007 s’est faite tranquille et discrète. Pas de grands chambardements; juste une industrie qui roule sa bosse sans faire trop de vagues.
Passons rapidement sur les espoirs déçus: le grand bruit qu’avait fait l’arrivée, au Par-fyum, du chef vedette Steven Vardy donnait à rêver. À peine quelques mois plus tard, il pliait bagage pour se joindre à l’équipe du Whalesbone Oyster House… qu’il quitterait presque aussi vite. Si ce dernier établissement s’en tire sans ecchymose, Par-fyum peine à se ressaisir… On a suivi de près les rénovations du défunt Medithéo, mais son successeur, Mambo, séduit plus avec son décor qu’avec ses assiettes. On a été triste d’apprendre le départ du chef Rodriguez qui faisait des petits miracles au Black Cat Café; reste maintenant à voir quel espace on lui donnera au Luxe Bistro…
D’autres bouleversements, par contre, ont été plus heureux. On pensera à la réouverture d’Allium, après plusieurs mois de rénovations. La cuisine y est toujours aussi solide, inventive et réjouissante. Ceux qui craignaient que l’incendie qui avait forcé la fermeture temporaire n’ait raison de ce petit havre de délices ont tous été confondus… à notre plus grande joie! Même constat pour Absinthe, qui a su garder son âme dans un tout nouveau local trois fois plus grand que l’ancien.
Du côté québécois, les surprises ne sont pas tant dans la nouveauté que dans les tables établies qui se sont donné un nouveau souffle: Le Panaché, rue Eddy, nous a renversée par la justesse de ses interprétations et la qualité de son service. Même chose pour Les Fougères, resto qui semblait par moments assis sur sa réputation, mais qui a pris un nouvel envol plein de fraîcheur.
Enfin, seulement quelques nouveaux venus auront vraiment su attirer notre attention. On pense d’abord à L’Aubergine, née au tournant de l’année, dans la charmante maison qu’occupa longtemps L’Oncle Tom. Une cuisine chaleureuse, un service courtois… et des prix très raisonnables. À Ottawa, le bonheur s’est trouvé au Benitz Bistro, où le chef Derek Benitz a enfin toute la place nécessaire pour exprimer son talent. Pour les petits budgets, on souligne l’ouverture d’un deuxième Café Gaïa, dans le Vieux-Hull, alors que de l’autre côté de la rivière, Aunt Olive’s nous amuse avec son concept friperie-café.
Si ce survol de l’année 2007 nous laisse sur notre faim, gardons l’espoir que 2008 se fera plus faste et que la scène gastronomique nous comblera de belles surprises.
À tous et à toutes, de joyeuses Fêtes gourmandes!