Je me sens toujours un peu à contre-courant, au retour des Fêtes, quand je reprends du collier: on a tous trop mangé et l’idée d’aller au resto frise l’hérésie! Mais boulot oblige… C’est donc le moment pour les petites tables réconfortantes, sûres, sans chichi. On reprendra les repas cinq services dans quelques semaines, une fois la dinde digérée!
L’Argoät est de ces restos qui réchauffent autant le coeur que le corps. Une salle au décor rustique et accueillant. La Bretagne, région d’origine du patron, Christian Pressburger, est mise à l’honneur. La musique y est toute francophone, Brel et Brassens côtoyant Daniel Bélanger. De sympathiques nappes à carreaux, un éclairage tamisé, un service avenant: on se sent tout de suite bien.
Au menu, le bonheur est dans la crêpe! La carte propose bien quelques plats de viande et de poisson, mais rien là de renversant. On s’en tient donc à la spécialité de la maison. Crêpes de sarrasin pour les salées; crêpes de froment pour les sucrées; toutes sont fines, délicates et savoureuses.
Mais avant d’attaquer ces merveilleuses galettes, Chéri ne saurait passer outre la salade d’endives, noix et lardons croustillants: fraîche, simple et délicieuse. Fifille y va, elle, d’une assiette du fumoir, qui propose truite, saumon et maquereau fumés. J’y vais enfin d’un goûteux potage de champignons, onctueux et réconfortant.
Nous passons ensuite aux crêpes salées aériennes. Helvètes pour Fiston, avec jambon et fromage suisse; Côtes-d’Armor pour Fifille, heureux mariage de crevettes, pétoncles, palourdes, fondue de poireaux et sauce crème. Les Grands attaquent des Bretonnes, copieux mélange de lardons, pommes de terre rissolées, oignons et oeuf au plat, auxquelles nous faisons ajouter du brie, question d’accroître le nombre de calories! C’est pur bonheur! Chacune de ces grandes crêpes est accompagnée d’une petite salade, et nous arrosons le repas de bolées de Kerissac, un cidre breton merveilleusement doré.
Bien que repus, nous ne pouvons sauter les crêpes sucrées. J’y vais d’une toute simple beurre-sucre-citron (le chef a beau me répéter que ce n’est pas breton d’y mettre du citron, c’est un de mes péchés mignons!); Chéri opte pour la classique crêpe Suzette, que notre serveur viendra habilement flamber à notre table, au grand émerveillement des plus jeunes. Même traitement, d’ailleurs, pour la très "cochonne" crêpe aux bananes, chocolat et rhum qu’engloutira sans peine notre ado: c’est fou tout ce que les pointes de croissance peuvent faire avaler!
Tout le monde est comblé, ragaillardi et prêt à affronter le grand froid. Un très copieux repas pour deux se monte à une cinquantaine de dollars, boisson, taxes et pourboire non compris.
L’Argoät
39-A, rue Laval
Gatineau (Hull)
819 771-6170
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