Pierre et Graziella ont fermé Il Sole, boulevard Saint-Laurent, après plus de 10 ans de loyaux et délicieux services. Consternation chez les gastronomes qui fréquentaient l’adresse goulûment. Et un peu d’impatience, aussi, car un nouveau projet traînait dans l’air et qu’on avait hâte de les retrouver. Et voilà qui est chose faite! Ils ont d’abord dégoté un superbe local dans un ancien bureau d’architecte, puis ficelé un plan d’affaires, flanqués d’un associé. Le résultat est superbe. Design monumental, au plafond – comme ils disent à Météomédia – illimité, rehaussé d’immenses abat-jour tellement 70’s. Curieusement, rien de prétentieux: cette grandeur laisse toute sa place à l’intimité. Et à la cuisine de Graziella, le point central de toute notre attention. D’ailleurs, vous l’aurez sûrement deviné: madame Battista fait dans la cuisine italienne. Et pourtant, vous allez la découvrir sous un autre angle. Créativité, précision, attention et un soin particulier apporté aux assiettes, à la coutellerie, au pain frais et à la belle mare d’huile d’olive de cru… décidément, elle a tout pour plaire. Un grand pas vers la perfection, qui est donc encore de ce monde.
DÉLICES
Antipasti, primi, secondi. C’est pas très compliqué. Et assez court, somme toute. Mais les choix sont déchirants. Ici, la roquette prend tout son sens, tout comme le boeuf en carpaccio ou les ris de veau. Une grande intransigeance dans le choix des produits: Graziella n’a d’yeux que pour la saveur. Le carpaccio, justement, est une ode à la barbaque. Deux tranches, seulement. Mais quelles tranches! Assez épaisses pour en saisir la texture, assez fines pour les trancher sans peine, marinées, nappées d’un filet d’huile d’olive, accompagnées d’une mayonnaise à l’aneth. Une expérience très carnivore, vous êtes prévenus.
Il y a ces pétoncles, au ragoût de haricots et de pancetta, ces passatelli en consommé, et le foie gras en terrine, succulent, agrémenté de poires presque confites aromatisées à l’anis étoilé. Avec du pain brioché. Un petit bonheur.
Outre un risotto très certainement réussi, les primi sont essentiellement des pâtes. Ah oui, il y a aussi des gnocchis, formidablement aériens, m’a-t-on dit. Des pâtes, donc. Et rarement aurez-vous l’occasion de goûter de tels raviolis. La pâte est étrangement fine, légère. Farcis de fromage pecorino et enjolivés d’une courte sauce tomate aux arômes de truffe, presque céleste. Chef Boyardee vient d’en prendre un coup!
Et ce n’est pas tout! Il a fallu choisir entre l’osso bucco (qu’on se promet d’essayer lors d’une prochaine visite) et le pavé de thon rouge saignant, décoré d’une sauce vierge et de petits légumes croquants, joyeux méli-mélo de pâtissons, carottes, pommes de terre rattes et huile d’olive tiède pimentée de concassé de tomates, d’oignons, de citron confit, de câpres de Sicile et d’olives noires. Quel festival!
DOUCEURS
Comme de juste, on porte ici autant d’attention aux plats qu’aux desserts. On vous proposera notamment un cannoli maison, à la croûte frite farcie d’une crème inoubliable. Et un semifreddo, le fameux nougat glacé des Italiens, parfaitement exécuté. Que demander de plus?
EMBALLANT /
La carte des vins est d’un remarquable équilibre, offrant une gamme étendue de prix. À partir de 26 $! Parsemée d’importations privées à prix abordables. Le service est impeccable et la cuisine, remarquable.
DÉCEVANT /
Malgré une intense séance de remue-méninges, nous n’avons rien trouvé à redire sur le restaurant Graziella. Si ce n’est qu’il nous confirme, humblement, et ce n’est pas si facile à prendre, que la cuisine, c’est du boulot. Rigueur, rigueur, rigueur, comme ils osent dire, à TVA.
COMBIEN ? /
À midi, menu à 25 $. Le soir, il vous faudra doubler, c’est un minimum.
QUAND ? /
Les midis, du lundi au vendredi. Presque tous les soirs; c’est malheureusement fermé le dimanche.
OÙ ? /
Graziella
116, rue McGill
Tél.: 514 876-0116
Prenez une pause avant d’entrer, le bâtiment est superbe.
pierre est trop cool
mich est trop cool cest leur fille