Combien de soirées ai-je passées à flâner au bar du Café Paradiso? Je ne saurais dire… Le lieu est sympathique et n’a pas pris une ride: fauteuils confortables; décor pimpant; luminaires rétro; menu coloré et carte des vins soignée. Le personnel est jeune et généralement efficace; rien de comparable aux attentions du beau Shane, à une autre époque, mais ce que le service a perdu en charme, la cuisine l’a gagné en étoiles!
Au menu, on annonce "global cuisine"… "Fusion", disions-nous avant. Les inspirations sont donc asiatiques, européennes, américaines. Le tout, généralement très réussi. Chéri ouvre le bal avec de beaux gros pétoncles qui se vautrent sur un ragoût d’asperges, tomates, patates douces et basilic. Les bivalves sont dodus et saisis juste ce qu’il faut. J’y vais de rouleaux de printemps tout aussi généreux, farcis de porc BBQ, patates douces rôties et champignons, servis avec une petite salade de daïkon et une trempette au sésame et gingembre. C’est frais, croustillant à souhait et fort goûteux. Seul hic, la température des plats qui oscille entre le chaud et le tiède.
Je poursuis avec mes incontournables de la place: salade Paradiso et carpaccio de boeuf, deux entrées que je conjugue pour en faire un plat principal tout en fraîcheur. Mais voici que le chef a choisi de rajeunir "mes" classiques. Une bonne dose d’impartialité s’imposera dans mon jugement. Le carpaccio a gagné en finesse, côté viande; de délicates tranches de boeuf cru, légèrement persillées, à des lieues de la "viande à fondue" qu’on nous sert souvent ailleurs; aïoli, copeaux de parmesan, filet d’huile d’olive et pain au levain grillé complètent élégamment l’assiette. Seules les câpres frites – un délice! – ont été remplacées par des câpres "nature", audace que j’ai du mal à pardonner. Côté salade, le mesclun est frais et décoré de poire pochée à la vanille, chips de prosciutto, julienne de poireaux croquants et fromage asiago: la vinaigrette orange-gingembre s’est un peu sucrée, mais l’ensemble est toujours aussi réjouissant.
De l’autre côté de la table, un filet de boeuf à la cuisson impeccable fait le bonheur de mon carnivore. La viande est décorée de fines rondelles d’oignons frits et de portobellos grillés et arrosée d’une demi-glace au Bordeaux. Le tout est servi avec une belle portion de frites dorées. Une assiette gagnante.
Travail oblige… nous y allons d’une crème brûlée au Kaluha qui réjouit par sa saveur nette et sa texture crémeuse.
Un copieux repas pour deux se monte à 80 $, avant vin, taxes et pourboire. Et pour le prix, un duo de jazz nous tient compagnie toute la soirée, live. Un plaisir qui donne du rythme à nos coups de fourchette!
Café Paradiso
199, rue Bank
Ottawa
613 565-0657
www.cafeparadiso.ca