Quel esprit tordu pourrait bien avoir la drôle d’idée de rouler du poisson cru dans des feuilles d’algue garnies de riz? À l’origine, il s’agissait d’une méthode de conservation du poisson qui remonterait au troisième siècle avant notre ère. On pressait les produits de la pêche entre des couches de riz et de sel afin de pouvoir en profiter plus tard. C’est sa fermentation qui conférait au riz son petit côté acidulé.
Avant de vous y mettre, sachez que sushi signifie "riz vinaigré" et qu’il n’est pas synonyme de poisson cru. Cela dit, ce que vous voulez y mettre ne dépend que de votre créativité!
Ne vous en faites pas si vous avez une panne, cela peut arriver à n’importe qui. L’imagination ne se commande pas! Mais vous pouvez toujours compter sur les professionnels de Sushi Taxi pour vous redonner l’inspiration nécessaire à la pratique de ce savoir-faire ancestral.
En direct des cuisines du Sushi Taxi de Magog, nous avons joint Eric Miller, chef-gérant de la populaire franchise. Derrière lui, on devine que toute une brigade de cuisiniers s’affaire à répondre à un besoin grandissant. C’est que l’envie des Québécois pour les fameux rouleaux nippons est si grande qu’on peut presque parler d’instinct plutôt que d’appétit. Au service de l’entreprise depuis plusieurs années, le sushiman a bien voulu nous faire quelques recommandations. "Le secret d’un bon maki, c’est la cuisson du riz. Trouvez la cuisson qui vous convient le mieux et gardez-la. Quand on roule un maki, le riz ne doit pas être trop cuit, il doit conserver son tonus. Souvent, une seule couche de riz suffit." Ensuite, vous devez vous préoccuper de l’assaisonnement: "Le vinaigre de riz nature est un peu acre, voire un peu amer. Ne vous gênez pas pour ajouter un peu de sucre pour l’adoucir, mais je recommande d’utiliser un peu de sauce mioli, qui se trouve facilement dans les épiceries asiatiques."
Ne soyez pas timide avec vos sushis, tout est possible. Sans chercher midi à quatorze heures, vous pouvez vous inspirer de ce que vous trouvez dans votre épicerie hebdomadaire. Par exemple, les fruits comme la mangue, la pomme et les agrumes de toutes sortes ne sont pas défendus dans la création de vos makis. Sushi Taxi propose d’ailleurs une carte d’hosomakis végétariens à base d’avocat, de concombre et même de betteraves! "Même si les sushis trempent dans la tradition, cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas se les réapproprier et les apprêter à la sauce québécoise!" ajoute M. Miller.
L’innovation et la spontanéité, c’est très excitant, mais pour ceux et celles qui ont des goûts plus conventionnels, il faut savoir que quelques règles d’or doivent être respectées. N’abusez pas du gingembre: son rôle est de remettre vos papilles à zéro afin que vous puissiez apprécier chaque bouchée. Et la politesse exige qu’on évite de s’amuser avec les baguettes en les cognant sur les couverts. Sur ce, à vos sushis! Vous n’êtes pas encore au bout du rouleau!