Que se passe-t-il avec notre ville depuis cinq ou six ans, en ce qui a trait au vin? Nous n’avons peut-être plus nos Nordiques, ni notre zoo, mais pour ce qui est de l’idylle du vin, nous avons le vent dans le dos! Comme vous l’avez sûrement remarqué, de bien belles choses sont en mouvement sur le plan vinique à Québec: salons des vins, conférences et dégustations de vignerons de réputation mondiale, cours de sommellerie qui affichent complet un an à l’avance et, comme si ce n’était pas assez, nous serons la ville-hôtesse pour une deuxième année consécutive du plus important concours en matière de vin en Amérique du Nord, Les Sélections mondiales des vins Canada.
D’où viennent cet engouement pour le vin et ce souffle nouveau de jeunes sommeliers et sommelières à Québec? D’abord, nous pouvons penser que la Vieille Capitale possède un grand nombre de restaurants et d’hôtels; notre tourisme est en grande forme, disons-le! Nous avons plusieurs choses à mettre sous la dent (ou sous les papilles!) des nombreux touristes de passage dans notre ville. De plus, les restaurateurs ont compris que les bénéfices s’obtiennent par la vente de la bouteille de vin et non de l’assiette. Ils engagent donc des serveurs ayant de bonnes connaissances viniques. Et que dire de nos écoles hôtelières, qui n’ont rien à envier aux meilleures institutions du pays? Le crédit revient aussi à Monsieur et Madame Tout-le-monde, qui ne se réconfortent plus seulement avec leur "demi-litre du marchand"… Nous sommes de plus en plus curieux, épicuriens et amateurs de bonne chère à Québec.
De nombreux festivals et salons des vins avaient rayé notre ville de l’itinéraire de leur tournée provinciale ou canadienne, mais depuis quelques années, ces derniers se sont aperçus que leurs visites attiraient plus de gens hors des grandes villes canadiennes. Un exemple? Le Salon des vins chiliens, qui fait sa tournée dans six grandes villes du pays, attire à Québec depuis trois ans pas moins de 400 professionnels de l’industrie du vin – tristement, de 60 à 200 personnes étaient présentes dans les métropoles. Y’a pas à dire, nous sommes en feu!
Selon moi, le crédit revient aussi aux jeunes et dynamiques sommeliers de la ville qui, par leur langage simple et sans prétention, n’effraient pas les convives. Même son de cloche pour nos quelques chroniqueurs en vin: leurs approches faciles et leur clarté d’expression parviennent à toucher le consommateur sans lui faire peur. Nous avons de bien belles plumes en région, des gens qui ont du bagage; nos descriptions de vin dépassent souvent la recette "un sujet, un verbe, un complément"…
LE VIN DE LA SEMAINE
Vous cherchez un vin blanc sec, léger, glissant et pas trop capiteux? Voici le compagnon idéal de vos débuts de repas, le Côtes de Saint-Mont 2006 de Labriole à 12,20 $ (516773). Si vous en avez marre des shiraz et des malbecs du Nouveau Monde, souvent dégustés en saison hivernale, goûtez ce blanc simple et sans flafla. Pas de boisé imposant, pas trop texturé, juste une acidité longiligne et une bonne tenue de bouche. Vous y percevrez des émanations de limette, de pomme verte et d’agrumes. Le gustatif est prenant, mais sans excès. Il est issu de quatre variétés de raisins locales du sud-ouest de la France, le petit courbu, l’arrufiac, le petit et le gros manseng. Servir à 10 ou 11 degrés sur des croûtons de saumon fumé ou au fromage gratiné.