Que l’on soit végétarien pour des raisons d’ordre éthique, écologique, spirituel… ou qu’on ne soit pas du tout accro au macrobio, la fine cuisine du restaurant Zen, sur le boulevard René-Lévesque, a plus d’un tour dans son chaudron pour réveiller nos papilles en hibernation. La cuisine chinoise étant très liée à la médecine, tout ce que l’on mange ici possède des vertus bénéfiques pour l’organisme. Et parce que végétarien n’a jamais rimé avec alcool, cela va de soi, on se gardera d’apporter son vin. Ici, les petits remontants sont à base de gingembre, de concombre ou de carotte. Des cocktails surprenants à consommer sans modération. Phyllis Tsai, la gérante d’origine taïwanaise, nous apprend par ailleurs que l’un des préceptes de la médecine chinoise est de choisir ses aliments en fonction de la saison. Ainsi, "après avoir trop richement mangé tout l’hiver, il est conseillé de purifier son foie mis à rude épreuve, en consommant plus de mets et boissons de couleur verte". Pour nous aider, le chef Lin Hsien Chih a promis d’ajouter bientôt quelques recettes typiquement printanières aux plats vedettes que sont la chaudrée taïwanaise, le mélange de légumes sautés du Bouddha ou encore les pavés de soya. De la verdure en perspective! En outre, les laissés-pour-compte du sushi peuvent se réjouir, il existe des options de remplacement au poisson cru, telles que le poulet ou le jambon végétariens au goût étonnamment bien imité, réalisés à partir de champignons ou de protéines de soya. De quoi se laisser tenter par les makis et nigiris faits maison.
LE CHEMIN DU THÉ
Dans l’Antiquité, on estimait pouvoir déceler les traits de personnalité profonds de l’individu qui préparait le thé. "Le thé a toujours été un pont de communication entre les gens. Après avoir goûté au thé, on peut ouvrir son coeur", me dit Phyllis, souriante, en me tendant une tasse fumante. Le restaurant propose une dégustation en 10 étapes ancestrales, censée nous apporter quelques clés pour mieux nous connaître.
APOLOGIE DU GOJI
Cette petite baie rouge de la taille d’un raisin sec, cultivée en Chine et au Tibet, est utilisée principalement dans les soupes et le thé. La consommation du goji (Lycium Barbarum) pourrait avoir des effets bénéfiques sur le système immunitaire, le foie, les reins, les yeux, tout en retardant le vieillissement cellulaire. Une fontaine de jouvence à lui tout seul! Le chef nous transmet sa recette de soupe au goji, peut-être antioxydante, surtout succulente.
RECETTE
Soupe au goji
(Pour 4 personnes)
Ingrédients (en vente au restaurant)
1/4 de tasse de goji
1/4 de tasse de pignons de pin
10 fleurs de chrysanthème séchées
5 tranches de gingembre
1/4 de tasse de poulet végétarien, en petits morceaux
1/4 de tasse de jambon végétarien
1 c. à soupe de miel
1 c. à thé de sel
1,5 litre de bouillon de légumes
Préparation
Dans une grande casserole, porter à ébullition le bouillon de légumes, puis incorporer tous les ingrédients. Laisser mijoter à feu doux pendant 30 minutes.