AU GOÛT DU JOUR
Que vous décidiez de vous informer sur le vin n’est pas une mauvaise chose. C’est dans l’air du temps. "L’envie de bien boire est de plus en plus évidente au Québec, souligne Élyse Lambert. Nous sommes les plus grands consommateurs de vin au Canada. L’an dernier, nous avons acheté 35 % de tout le vin vendu au pays."
Puisque l’on est dans les chiffres, saviez-vous qu’un Québécois boit chaque année 18 litres de vin, soit 24 bouteilles? Deux bouteilles par mois… ça semble bien peu. Or, comme le dit la sommelière du restaurant XO de l’Hôtel St-James: "Boire moins, mais boire mieux devrait être la règle d’or pour quiconque désire s’initier au vin."
Que boire si l’on veut boire mieux? Pas le temps de vous expliquer les cépages, les millésimes et tout le tralala. Allons aux infos essentielles: les tendances de l’heure. "Ce sont encore les vins français qui ont la cote chez les Québécois, affirme Élyse Lambert. Par contre, il y a de plus en plus de beaux produits qui nous sont proposés et les Québécois commencent à adopter de nouveaux vins. C’est surtout le cas avec les vins néo-zélandais. Ils gagnent d’ailleurs à être connus. Ce sont des vins qui sont un peu plus chers, soit entre 15 $ et 25 $, mais la différence de prix vaut vraiment la qualité."
PRO, PAS PRO, BUVEZ!
Il y a la qualité du vin, mais il y a également le goût personnel. Bien que bon nombre de Québécois développent la passion du vin, ne soyez pas intimidé par votre statut de néophyte. Même devant beau-papa qui vous casse les pieds en disant: "Moi, je ne bois que du pinot noir. Tout le monde aime le pinot noir, du moins ceux qui connaissent le vin…" Voici d’ailleurs un message pour ces fins connaisseurs: "On n’est pas obligé d’imposer sa vision et ses goûts, rappelle Élyse Lambert. Quelqu’un qui connaît moins le vin peut apprécier autre chose que le pinot noir. Il faut garder en tête que les goûts évoluent. Chaque personne est à un stade différent en ce qui a trait à la connaissance du vin et de la dégustation. C’est un cheminement; ce que vous aimez en ce moment, vous risquez de ne plus l’aimer dans six ans."
Le meilleur moyen de faire son propre cheminement, selon l’experte, est de devenir copain avec le mec de la SAQ. "Un bon conseiller va vous suggérer des vins selon vos goûts et votre budget. L’idéal est d’aller toujours à la même succursale et d’établir un lien de confiance avec un conseiller. D’une fois à l’autre, si vous aimez les suggestions qu’il vous fait, vous allez évoluer dans votre apprentissage."
Si l’envie vous prend de poursuivre votre apprentissage en vol de nuit, sachez qu’il est possible de faire rimer nightlife avec vin. Autrement dit, on peut sortir et se délier la langue avec autre chose que de la bière et des rasades de vodka. Plusieurs bars proposent d’excellents choix de vins, mais il existe aussi des bars à vins. Allez au BU (www.bu-mtl.com), au Pullman (www.pullman-mtl.com) ou au Pop! (www.popbaravin.com), par exemple.
PAS DE CUITE AU SALON
Mais attention! Ce n’est pas en prenant des cuites au merlot les vendredis soirs que vous développerez vos connaissances. Faites de votre visite au Salon des vins et spiritueux de Montréal un séjour enrichissant. "C’est une occasion en or pour parler de vins, découvrir des vins de partout dans le monde et se tenir au courant des nouveautés, soutient la sommelière. Les gens ont le temps d’expliquer et de répondre aux questions. C’est vraiment un beau rendez-vous."
Donc, comprenez bien: vous allez au Salon pour aiguiser vos connaissances, pas pour sortir en titubant. C’est ce qui risque néanmoins d’arriver si vous goûtez aux 2000 produits – dont 1000 en exclusivité – que l’on vous proposera lors de cette huitième édition. Qu’est-ce qu’en pense Mme Lambert? "On peut y aller avec des amis et partager la quantité de vins que l’on déguste. Cela dit, il n’est pas nécessaire d’avaler, on peut simplement cracher le vin."
Vous n’avez peut-être pas envie de partager votre verre avec votre beau-père, ni de cracher devant lui. Qu’à cela ne tienne, on n’apprend pas seulement en goûtant, mais aussi en écoutant. Ça tombe bien, puisque le Salon propose plus d’une centaine de conférences gratuites: "Le pinot noir et son origine", "Le Chili et l’Argentine selon François Lurton", "Dix vins Beaujolais: 10 crus d’exception!", "Bubbles combat: cava vs champagne"… la liste est longue. Mieux vaut bien scruter la programmation affichée sur le Web avant de vous y rendre.
Mais une fois arrivé au Salon, n’oubliez pas le dernier conseil d’Élyse Lambert: "Faites-vous plaisir!"
XO
355, rue Saint-Jacques à Montréal
Tél.: 514 841-3111
Salon des vins et spiritueux de Montréal
Du 27 au 30 mars au Palais des congrès de Montréal
Info: www.salondesvins.com
Photo : Merci à la Maison du Gouverneur (901 avenue de Lorimier, www.maisongouverneur.com) et à la SAQ pour nous avoir si gentiment ouvert les portes de leur cave.