Restos / Bars

Le Cartet : Cure de jouvence

Le Cartet a revampé son décor et son menu: pratique le midi, agréable le soir, mais toujours bon, convivial, urbain et décontracté.

On aimait son côté "magasin général" un brin bordélique, ses tables d’antiquaire où traînaient des magazines Bon Appétit et Gourmet, et où l’on faisait du coude à coude avec de parfaits inconnus, entourés de tablettes remplies de bouteilles d’eau et d’huiles d’olive, de boîtes de thé et de chocolat, de pots de confiture et de sel. C’était durant les années d’enfance du Cartet, de son ouverture en 1999 à aujourd’hui. Depuis le 10 mars, Le Cartet est entré dans l’âge adulte en se hissant au rang de restaurant design.

Les trois propriétaires ont fait appel à une architecte pour revamper le décor. Résultat?

Les zones épicerie et resto font maintenant chambre à part (mais sans cloison entre les deux), la boutique alimentaire étant circonscrite à l’avant du restaurant. Au centre, le frigo-présentoir a fait place à une large ouverture sur la cuisine. De longues tables et banquettes de bois foncé ont remplacé les tables d’antiquaire et le comptoir à café fait également office de cellier. Le tout est unifié par de grands panneaux de métal dont la patine rappelle le grain du bois, pour le plus bel effet.

On chérissait Le Cartet d’origine, on aime tout autant la nouvelle version!

À TABLE!

À la réouverture, les professionnels de la Cité du multimédia et du Vieux-Montréal ont retrouvé les classiques qui les font attendre en file le midi: le tartare de boeuf et celui de saumon au poivre rose, la salade niçoise et celle au poulet cajun, les sandwichs au thon et cheddar, et ceux aux légumes grillés.

Côté cuisine, c’est le soir que le changement se fait le plus remarquer. Une dizaine de plats réalisés avec des produits régionaux sont maintenant offerts aux noctambules. Nette amélioration: les repas sont servis dans de vraies assiettes, et non plus dans de désagréables barquettes de plastique. Et l’ambiance musicale lounge fait qu’on a le goût d’étirer la soirée.

Pour faire honneur au nouveau menu, nous avons choisi le jarret d’agneau au vin de muscat, la côte de veau de Charlevoix aux noisettes et la bavette de bison. Le jarret, servi dans un bol creux, était fondant et goûteux, la chair se détachant de l’os, résultat d’une longue cuisson. La pièce de viande reposait sur de petits flageolets et quelques légumes grillés. La côte de veau, quant à elle, était recouverte d’une couche de noisettes broyées. Même si elle aurait eu intérêt à être un peu moins cuite, ce qui lui aurait conféré une plus grande tendreté, elle était délicieuse. Elle était accompagnée d’un petit carré de gratin dauphinois moelleux, ainsi que de quelques carottes et haricots verts, malheureusement un peu trop cuits. La bavette de bison, saignante, était tendre à souhait. Elle avait pour compagne une salade mesclun fraîche coiffée de larges copeaux de parmesan.

Les plats de résistance étaient précédés de potages réconfortants: carottes-gingembre, lentilles-lardons et minestrone. Dans le potage aux carottes, on percevait une généreuse quantité de petits morceaux de gingembre frais, qui donnait au plat un aspect texturé et un goût légèrement piquant. Dans celui aux lentilles, prédominait le goût caractéristique des lardons fumés. Malheureusement, le potage minestrone était gâché par un arrière-goût de brûlé.

Vous l’aurez deviné: la cuisine du Cartet est rustique, goûteuse et sans prétention. Les plats sont épaulés par une courte carte des vins, et par un bon choix d’apéros et de digestifs.

PETITES DOUCEURS

La carte des desserts est restée intacte. Pourquoi changer quand c’est si bon? On retrouve toujours la reine des lieux, la tarte au citron de madame Cartet, toute simple et bien équilibrée. Les autres classiques: le Jacomino érable et noix (mon préféré), un gâteau aux épices que l’on nappe de caramel fondant, et la mousse au chocolat, servie dans un mignon petit pot Mason. Les trois ont été engloutis dans un joyeux partage.

EMBALLANT /
La porte pare-feu, une belle pièce architecturale qui fait face à la cuisine et dont les casiers n’attendent que d’accueillir le nom et les bouteilles de vin des habitués. Avis aux intéressés.
Les brunchs du week-end, pour les assiettes généreuses et originales, et l’ambiance, joyeuse et animée.
DÉCEVANT /
L’arrière-goût de brûlé du potage minestrone et les haricots d’accompagnement, trop cuits. Mais le restaurant est en rodage. Et les patrons ont l’esprit suffisamment ouvert pour prendre tous les commentaires en considération.
COMBIEN? /
Les midis express: de 10,50 $ à 14,50 $. Le menu du soir: environ 70 $ pour deux, incluant un potage, un plat et un dessert, avant taxes, vin et service.
QUAND? /
Du lundi au vendredi, de 7 h à 22 h, et les samedis et dimanches, de 9 h à 22 h.
OÙ? /
Le Cartet
106, rue McGill
Tél.: 514 871-8887