Canneberges pour prévenir les troubles cardiovasculaires, brocolis contre le cancer, thé vert pour perdre du poids… Ces derniers temps, l’industrie agroalimentaire ne cesse de nous vanter les vertus de "super-aliments" miraculeux. "La très grande médiatisation des recherches en alimentation peut avoir des effets pervers", reconnaît la nutritionniste Simone Lemieux, chercheuse à l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF) de l’Université Laval à Québec. "Les consommateurs ne doivent pas penser qu’assaisonner leurs mets à l’huile d’olive, par exemple, suffira à les garder en santé!" ajoute la scientifique.
LA SANTE EST DANS L’ASSIETTE
"Ces dernières années, on assiste à une recrudescence des recherches sur la nutrition et sur les effets de l’alimentation pour prévenir les maladies chroniques et améliorer la qualité de vie. À l’INAF, nous nous intéressons aux aliments fonctionnels, c’est-à-dire aux aliments contenant des composés ou des ingrédients qui peuvent contribuer à la prévention des maladies. Certains aliments comme les petits fruits riches en antioxydants contiennent ces nutriments à l’état naturel. D’autres, comme les oeufs ou les jus de fruits enrichis en oméga-3, ont été transformés pour améliorer leur fonctionnalité", explique Simone Lemieux. "Nous effectuons aussi des recherches sur les nutraceutiques: des ingrédients contenus à l’état naturel dans les aliments qu’on a isolés pour en faire des comprimés."
Comment enrichir les aliments en fibres; les méfaits du gras trans contenu naturellement dans les produits laitiers; les vertus inexplorées des poissons et produits de la mer; l’effet comparé du régime dit méditerranéen sur les hommes et sur les femmes… Du laboratoire à l’assiette, les chercheurs de l’INAF s’intéressent à tous les aspects de la santé alimentaire, allant même jusqu’à étudier la psychologie des gens à qui on sert cette assiette. "Il n’y a pas d’aliment miracle, mais en introduisant des aliments nouveaux dans notre régime quotidien, on peut aller chercher le meilleur de cette variété… parce que l’effet santé de l’alimentation passe avant tout par le plaisir!" affirme la chercheuse.