Restos / Bars

Santos : Et pop!

Pour le dégel du printemps, rien de mieux que le Santos, un resto-lounge aux allures de boudoir, dont les savoureux pops donnent du pep.

Depuis huit mois, le Santos a fait son nid entre les quatre murs qu’occupait le Java U Lounge et, si on remonte aux années 80, le mythique bar jazz L’Air du temps. À ces murs vénérables de pierre et aux hautes fenêtres ogives, un coup de jeunesse et de théâtralité a été donné grâce à des lustres opulents et à un éclairage écarlate.

Lieu hybride resto-lounge, le Santos bat la mesure en trois temps: sur l’heure du midi, il offre des plats bistro réactualisés et des salades-sandwichs; à l’heure de l’apéro, une carte de martinis et de drinks; et le soir, un menu composé de petites entrées salées et sucrées. Le fil conducteur: des plats allumés servis dans un écrin rouge passion par des serveurs débordants d’attentions. Une formule qui attire une clientèle jeune et délurée. Le soir de notre passage, la moitié de la salle était occupée par des filles, bien fringuées sans être guindées, en duo, trio ou groupe. L’autre moitié recevait quelques couples et petits groupes mixtes.

POPS CHAUDS

Le chef de soir, Bokhai Delvaille, jongle avec le concept des petits mets à partager en toute convivialité, et qui portent le nom rigolo de pops. Il y a les pops froids, les chauds et les sucrés. Pour deux personnes d’appétit moyen, quatre pops suffisent. L’inspiration? De tous les horizons: Liban, Japon, Louisiane, France, Italie. Autrement dit, fusion? Oui, mais une fusion réussie, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Certains chefs qui s’aventurent dans cette voie se cassent les dents, mélangeant maladroitement les saveurs. Bokhai s’en tire bien. Ce n’est pas de la haute gastronomie, mais les plats ont du caractère et sont réconfortants.

Notre choix s’est porté sur les arancini, la pieuvre grillée, le magret de canard et les crevettes sautées. Sans qu’on le lui demande, le patron a complété le plat en nous offrant gracieusement les pommes de terre à la Santos, morceaux de tubercules rissolés avec de l’oignon puis amalgamés avec de la crème sure.

Les pops arrivent disposés dans une grande assiette blanche rectangulaire. On pique au hasard, on partage les saveurs et les impressions, les fourchettes s’entrecroisent, et l’assiette se vide avec appétit.

Mes préférés: les arancini, des boulettes chaudes de risotto fourrées de mozzarella di bufala et recouvertes d’une panure de mie de pain craquante, que l’on trempe dans une sauce all’arrabbiata. Pas piquée des vers non plus: la pieuvre grillée, au goût légèrement fumé et piquant, servie en petits tronçons tendres dans une vinaigrette aux agrumes et chili. Le mollusque était accompagné d’une salade de feuilles de chêne, bébés épinards, lamelles de poivron et d’oignon rouges, de câpres et de quartiers d’orange. Les six crevettes sautées dans de la tequila et du jus de lime apportaient à l’ensemble une touche de fraîcheur. Les quelques tranches de magret de canard étaient condimentées par un mini-bol de guacamole et des chips de patate sucrée.

POPS SUCRÉS

J’ai craqué pour le "club sandwich" au chocolat: quatre petits sandwichs constitués de trois tranches de pain brioché coupé en triangle, nappés de chocolat fondant et de minces tranches de fraises. Bon et rigolo. Mon invité a choisi le gâteau au fromage servi dans des verres à shooter. Trois parfums: choco, pêche, framboise. Contrairement à ce qu’avait annoncé le serveur, il n’y avait aucune trace de liqueur fine dans les verres. Une omission qui a rendu le plat plus intéressant à regarder qu’à déguster.

POUR LE LUNCH

L’heure du midi se joue sur une tout autre note: à côté de la carte des salades et sandwichs, une ardoise met en vedette des plats d’inspiration bistro revisités par le chef Antony Nassif. Par exemple, la salade de poulet et canard sera précédée par un shooter aux asperges sympathique et rafraîchissant. Il sera suivi par une mousse au chocolat divine et un amuse-bouche sucré original et de saison: de la tire d’érable parfumée à la pomme. Une surprise qui vous arrache un soupir d’aise.

EMBALLANT /

Le service, supervisé par le gérant, Hatim Chahid, un chic type. Les serveurs sont tellement attentionnés et naturels qu’on a l’impression de les connaître depuis toujours.

DÉCEVANT /

Le café espresso, au goût de poudre brûlée.

Si le fait de vous sustenter dans une atmosphère de bar vous met les nerfs en boule, vous risquez de ne pas aimer. Dans ce cas, au lieu de vous priver d’un repas sympathique, arrivez avant que la musique ne démarre, c’est-à-dire avant 20 h.

COMBIEN? /

Le soir, environ 60 $ pour 2 convives, incluant 4 pops salés et 2 pops sucrés, avant boissons, taxes et service. Le midi, comptez entre 20 et 30 $.

QUAND? /

Le midi, du lundi au vendredi; le soir, sept jours sur sept

OÙ? /

Santos
191, rue Saint-Paul Ouest
Tél.: 514 849-8881
Info: www.ilovesantos.ca