Restos / Bars

Lèche Babines : Sur mes lèvres

Lèche Babines met un point d’honneur à vous nourrir… en toute sécurité.

L’augmentation constante du nombre d’intolérances alimentaires et d’allergies dans nos sociétés justifie certaines précautions. On vous avertit, par exemple, que certains produits peuvent avoir été en contact avec des arachides et autres noix ou bien qu’ils n’en contiennent pas. On ne peut que féliciter ceux qui eurent l’idée d’un restaurant garantissant une absolue sécurité sur ce plan: le Lèche Babines, ouvert il y a quelques mois. Le seuil franchi, notre attention s’attarde un moment sur un assortiment de desserts – gâteaux aux épices, à la bière noire et au chocolat, au chocolat et agrumes, gâteaux, brioches, etc. Lustre, rampe d’éclairage, triptyque de céramique, étagères à bibelots et à vaisselle composent un décor agréable dans ce local bien tenu et abondamment vitré. À notre arrivée, un groupe de clients occupe déjà le petit salon délimité par une haute cloison. La bonne humeur y règne sans faire trop de bruit. La jeune serveuse qui nous a reçus ne tarde pas à nous apporter la carte et à remplir (à ras bord!) nos verres d’eau. Puis elle nous explique la table d’hôte – détaillée sur un tableau noir accroché près de l’entrée. Pour le moment du moins, l’établissement ne sert comme boissons alcoolisées que du vin et de la bière. Je me décide illico pour une Belle Gueule originale; mon amie attendra un peu avant de se faire servir un verre de vin rouge argentin (Finca Flichman, Malbec, 2007). Outre la mention "Restaurant sans noix et sans arachides" figurant au bas de la carte, un symbole signale tout mets qui peut avoir été en contact avec du gluten sans toutefois en contenir. On prie également les clients de mentionner leurs éventuelles allergies… On mange quoi? Un peu de tout. De la raclette (spécialité de la maison), des tapas, des "baluchons aux fromages", des asperges marinées servies sur pita, des potages, des pâtes aux champignons sauvages, aux calmars et mange-tout, au poulet et gorgonzola… Si l’on ajoute à cela les salades-repas, les pizzas, les "cafés spécialisés", les desserts et autres pâtisseries, le choix est tout bonnement étourdissant. Je me rabats sur la rubrique des pains bagnats et me décide. Mon amie, elle, a déjà refermé sa carte. En guise d’entrée, j’ai demandé un velouté d’oignons. Il se révèle onctueux, comme je le souhaitais. Marbré de crème fraîche et semé de ciboulette ciselée, il a bon goût en plus d’être assez copieux. Sardines, échalotes sèches, mayonnaise et croustilles aux crevettes constituent l’entrée apportée à mon invitée et qui a pour nom "tartinade de sardines sur croustillons". Elle se laisse manger avec appétit. Le service suivant me réserve une surprise. En demandant un pain bagnat, j’imaginais déjà le "traditionnel", ce gros pain rond creusé, tout imbibé de sauce… Ce qui m’est servi est plutôt une variante (du type sandwich), tout de même un peu répandue. Je prends la serveuse à témoin de ma déconvenue. Son explication se tient: pas facile de trouver ledit pain confectionné conformément aux exigences "sécuritaires" de la maison, etc. Mon pain bagnat est "du Gers", pourvu d’une garniture (aromatisée d’herbes et d’armagnac) constituée de tomates, de laitue et d’un confit de canard dont on n’a pas à déplorer un excès de gras ou de sel. Des olives l’accompagnent. Ce sandwich se mange avec un réel plaisir. Du côté de mon invitée, par contre, c’est presque le désenchantement. Quand on choisit, comme elle l’a fait, un plat de pâtes qu’on peut réaliser à la maison, on s’attend en général à quelque chose qui sorte de l’ordinaire. De grosses boulettes de viande de boeuf surmontent les spaghettinis, les inondant d’une sauce marinara dont la saveur n’a rien de particulier. La viande elle-même ne semble pas avoir été assaisonnée. Dans l’ensemble, un mets décevant. À ce moment de la soirée, il ne sert à rien de se dire qu’on aurait dû choisir autre chose, et je ne connais rien de plus triste que de manger seulement parce qu’on a faim. La faim passée, il reste le désir de "se changer les saveurs" comme on se change les idées. Un dessert? Non. La poire Belle-Hélène ou le "Lolo fouetté aux petits fruits et truffe", ce sera peut-être pour une autre fois. Mon amie se décide pour un "café spécialisé", en l’occurrence un "Marnissiomo" au Cointreau et crème fouettée. Excellent choix, qui vous met un peu de baume là où il faut.

Lèche Babines
84, rue Saint-Jean
Québec (Québec)
Téléphone: 418 977-6191
Menu du jour: 9,95 $
Table d’hôte (incluant un verre de vin): 23,95 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 54,35 $

Légende /
grande table : 5 étoiles
très bonne table, constante : 4 étoiles
bonne table : 3 étoiles
petite table sympathique : 2 étoiles
correcte mais inégale : 1 étoile