Dans un décor rustique appuyé par une mise en scène qui va jusqu’aux habits d’époque du personnel, on propose une carte qui rend honneur au terroir québécois en effectuant des détours par la Nouvelle-France et la culture amérindienne. Or, on se doute bien que la nourriture préparée par les Premières Nations et les colons remplissait des fonctions de survivance plus qu’elle ne misait sur le plaisir. Le pari était donc assez risqué, mais le chef François Pellerin est parvenu à réinterpréter ces mets ancestraux en y apposant une signature bien moderne et empreinte de raffinement. Et puisque l’établissement se veut une vitrine des produits de la brasserie Unibroue, les différentes bières de la bannière sont omniprésentes, et ce, jusque dans la plupart des plats, avec leurs sauces et vinaigrettes à la Raftman, à la Trois-Pistoles, à la Maudite ou à la Fin du monde.
À TABLE!
Dès notre entrée, en apercevant cette salle à manger pleine à craquer d’environ 150 convives, nous avons douté de la qualité de ce que nous allions déguster. Mais la suite de la soirée a prouvé qu’il était possible de nourrir autant de gens tout en maintenant de hauts standards de qualité.
Tout d’abord, à côté du pain traditionnel dans la corbeille, on retrouve de la banique, un pain plat amérindien au goût légèrement sucré. Premier coup de coeur avant que nos craintes ne s’évaporent entièrement devant les généreuses entrées. L’assiette "Pow Wow", sorte de dégustation de mets amérindiens, présente entre autres du jerky de caribou qui, malgré sa nature de viande séchée, offre un agréable moelleux, de fines lanières de magret de canard fumé (divin!), une terrine alliant de façon surprenante de la truite, du porc et des aubergines, ainsi que du pemmican (terrine de bison séché et de canneberges). L’assiette "Le Fumoir" offre quant à elle une sélection de produits fumés sur place au restaurant. Le saumon, la truite, le pétoncle et l’esturgeon présentent tous une tendreté exemplaire.
Le magret de canard s’est ensuite révélé exquis avec sa demi-glace aux pointes subtiles d’anis étoilé, tout comme la chaudrée du Bas-du-Fleuve où les produits de la mer baignent dans un fin velouté de poisson à la bière U.
EMBALLANT /
Outre les découvertes gustatives, la terrasse extérieure et l’ambiance festive et familiale sont dignes de mention.
DECEVANT /
Le seul aspect qui écope un peu de la quantité de clients s’avère la qualité du service, lequel, dans notre cas, a été quelque peu expéditif et impersonnel.
COMBIEN? /
En faisant abstraction du coût des boissons, du service et des taxes, il en coûte environ 30 $ le midi et 70 $ le soir pour un copieux repas.
QUAND? /
Du lundi au samedi, le restaurant est ouvert à partir de 11 h 30. Le dimanche, il ouvre ses portes dès 10 h 30 pour le brunch.
OÙ? /
Fourquet Fourchette
1887, rue Bourgogne à Chambly
Tél.: 450 447-6370
À noter qu’un autre Fourquet Fourchette a pignon sur rue à Montréal, au 265, rue Saint-Antoine Ouest, tél.: 514 789-6370.