Réelle parade amoureuse urbaine ou simple happening publicitaire? C’est la question qui titille actuellement les anthropologues amateurs du nightlife de Québec comme moi. Et pour vous permettre de vivre à fond la ronde des ouvertures de terrasses, j’ai été mandaté parmi tous pour vous dresser la liste des choses à faire et à éviter, question de garder un souvenir impérissable de ce qu’il est conséquent de nommer enfin: l’arrivée officielle de l’été 2008.
Parmi les meilleures idées que vous pourrez avoir au moment de décider de vous diriger vers l’ouverture de la terrasse de votre choix, c’est de vous y rendre à vélo. Outre le délice de vous stationner sans engloutir de l’argent dans un parcomètre en le narguant de votre cadenas en forme de U, il est bon de rappeler que rares sont les cas d’ivresse au guidon rapportés dans les journaux. Ce qui laisse croire que prendre les petites rues en mâchouillant discrètement une petite gomme à la menthe, ou même une cigarette si vous habitez Limoilou, pour revenir à la maison sur votre bicyclette devrait être une option à considérer. Et pour les futés aux aspirations romanesques, on conseille aussi la location d’un vélo tandem pour la soirée, question d’offrir un raccompagnement original à l’être choisi.
Mais trêve de suggestions délictueuses (et donc tout sauf politically correct), le sort de votre été dépendant directement de la lecture de cet article, voici donc l’essentiel à retenir de nos enseignements. À la liste des faux pas à éviter, celui qui domine notre époque immédiate demeure indubitablement le port de l’oreillette Bluetooth (prononcer Bluetoufff) hors de sa voiture ou de son cubicule de travail. En fait, c’est l’insulte suprême pour l’interlocuteur souvent rencontré depuis quelques minutes seulement qui partage avec vous l’ouverture d’une terrasse, un moment magique en soi selon l’adage, et qui se voit éclipser totalement d’une trop simple commande vocale pour un appel probablement inopportun. À peine moins pire qu’un faux numéro en pleine nuit question éthique téléphonique.
Aussi, le pire des fanas de l’oreillette sans fil sera évidemment celui qui parlera fort en se tournant vers un mur ou d’autres gens en s’imaginant devenir seul subitement, car vous en profiterez aussitôt pour vous venger en lui bottant le cul ou en lui collant au dos un joli Post-It jaune fluo bien obscène.
Évidemment, l’usage abusif du cellulaire en public demeure une plaie, tous le savent. Vaut mieux ainsi ne pas faire défiler notre carnet pour inviter tous nos amis à nous rejoindre en s’esclaffant et en blasphémant comme un débardeur un jour de paye. Paraîtront nuls aussi tous ceux qui répondront fébrilement aux moindres courriels de leur Blackberry, pas seulement parce que le concept même de 5 à 7 le proscrit, mais aussi parce qu’on sait tous maintenant que cet appareil est nul autre qu’un démon portable configuré pour ruiner notre vie sociale hors ligne.
On ajoute aussi à la liste des gaffes, surtout pour les charmantes courtisanes concernées par l’idée de plaire unanimement, celle de porter les mêmes fringues d’une ouverture à l’autre. Véritable suicide stylique, car l’effet est le même que celui datant de la petite école, alors que certains bambins s’habillaient invariablement toujours de la même façon grâce à la bienveillance de parents cruels d’un point de vue fashion.
En vrac, on vous balance votre horaire de tournée digne d’une star. Ainsi, d’une main vous parcourez ce papier, de l’autre vous n’avez qu’à ajouter des alarmes musicales de votre choix genre Dancing Queen de ABBA ou Calabria de Natasja sur votre Blackberry ou votre iPhone aux dates qui suivent. D’abord, le mercredi 4 juin, ça se passe rue du Parvis avec la coopération du Versa et du Boudoir. C’est suivi de l’ouverture de l’Aviatic Club le 11 juin, un happening toujours spectaculaire d’année en année, digne du cirque même! Aussi le même soir, soit le 11 juin, le Star-Bar met toute la gomme pour la belle jeunesse avec Mick Sickini et Seb A$$ aux tourne-disques. Enfin, la saison de la chasse se clôturera le 19 juin sur la Grande Allée, sous la supervision du Cosmos et du Maurice, de même que celle du Société Cigare.