Restos / Bars

Trafic d’influences : Trafic d'influences

Ils sont d’incontournables acteurs du milieu des affaires, de la restauration ou de la mode. Ils nous parlent de ce qu’ils font, de ce qu’ils sont, mais aussi de ce qu’ils consomment en nous livrant la cartographie de leurs habitudes sous forme de carnet d’adresses.

BAGEL MANIA

C’est un matin tranquille au Bagel Traditionnel Maguire. Quelques clients entrent puis ressortent, munis d’une douzaine de bagels encore chauds ou d’un café fumant. L’impressionnant four à bois, lui, ne fait pas relâche. Un employé y gère habilement l’affluence des précieux petits pains juifs qui cuisent sur de grandes palettes. Toujours aussi sympathique, l’ambiance est propice à piquer une jasette avec le fondateur et copropriétaire, François Joyet, qui célébrait récemment les 20 ans de son commerce.

Vingt ans, c’est presque l’âge qu’il avait quand il a quitté Montréal pour s’installer dans la capitale. "J’avais en fait 23 ans. J’étais diplômé de l’ITHQ en gestion hôtelière, j’avais fait plein de jobs différentes, et je voulais travailler pour moi." Il ouvre alors une fabrique de bagels doublée d’un déli juif, inspiré par ceux de la populaire rue Saint-Viateur. "Mais en 1988, à Québec, la demande pour les produits kasher était inexistante", se souvient-il en riant. Il s’est donc réorienté uniquement dans la fabrication de bagels cuits au four à bois, une première à Québec – et une exclusivité encore aujourd’hui.

L’endroit s’est ensuite muté en café en bonne et due forme. Si M. Joyet s’est aussi aventuré quelque temps du côté de la fabrication industrielle pour la vente chez des détaillants, il se concentre désormais exclusivement à faire rouler son petit commerce avec l’aide de sa femme et partenaire d’affaires, Christine Lacroix. "Je suis revenu à mes sources: le volet artisanal." Aux nombreuses variétés de bagels s’est greffé un menu plus élaboré: bagels déjeuners et "bagelwichs", salades, pizzas à pâte mince, desserts et assiettes brunch font le régal des résidents et travailleurs du quartier, qui alimentent l’esprit convivial qui anime l’avenue Maguire.

"C’est ce que j’aime de Québec: l’aspect vie de quartier existe encore, affirme M. Joyet. Je trouve ça important que les commerçants de Maguire, on s’entraide, qu’on s’entretienne tous un peu. C’est pas difficile, il y a tellement de choix!"

Bien qu’il fréquente surtout son arrondissement, l’homme d’affaires aime bien se rendre dans La Cité pour déambuler dans le Vieux-Québec. "Québec, c’est la plus belle ville en Amérique du Nord. Comme un petit coin d’Europe… En plus, on prend le temps de vivre, le rythme effréné des grandes villes américaines ne se retrouve pas ici. C’est aussi une ville en pleine effervescence, avec une offre culturelle incroyable! Sérieusement, on ne sait plus où donner de la tête…" L’amateur de jazz d’imposante stature avoue toutefois éviter les grosses foules, une privation qui n’a rien à voir avec l’agoraphobie: "Quand tu mesures 6 pieds 7, c’est rare que tu y fais des heureux", lance-t-il en éclatant de rire.

Traditionnel Bagel Maguire
1332, avenue Maguire
418 527-2303

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Carnet d’adresses

Vos favoris…

Resto: En ce moment, le Il Matto sur l’avenue Myrand. La cuisine est bonne, constante, et les prix sont honnêtes.
Endroits pour faire du sport ou des sorties familiales: Dans Charlevoix, où on a un chalet. Parfait pour le plein air.

Lieu historique: Le Vieux-Québec dans son ensemble, mais surtout les rues derrière le Château Frontenac et le Cercle de la Garnison: il y a de jolies maisons, des petits parcs méconnus.

Où achetez-vous…

Vos vêtements? Ça c’est compliqué! Quand tu as un gabarit comme le mien, tu aboutis chez Bovet… Mais je suis content, au fil des ans, ça s’est amélioré.

Vos magazines? Chez Mélomag. J’achète beaucoup de magazines sur l’automobile, le sport et l’économie.

Vos meubles? Chez Signature Maurice Tanguay ou à la Galerie du meuble.

Vos articles de sport? Chez Sports Experts et, pour le vélo, chez Sports Bazar.

Vos gâteries? Chez Picardie pour les gâteaux et Eddy Laurent pour le chocolat.

En vrac

Un endroit qui a fermé et dont vous vous ennuyez? Le restaurant italien Chez Nicolas, qui se trouvait dans le local d’Eddy Laurent. C’était drôle, vraiment le fun. Tu allais manger là à midi et tu sortais à 5h!

Un endroit où vous vous sentez dépaysé? Dans le coin des power centers de Duplessis. Ça ne ressemble tellement pas à Québec pour moi!

Si vous aviez à dormir à l’hôtel à Québec, où iriez-vous? À l’Auberge Saint-Antoine.

Un commerçant que vous trouvez franchement sympathique? Bruno Vincelette du Brynd smoked meat. Je ne l’ai jamais vu de mauvaise humeur.