La rue Sainte-Catherine est piétonne jusqu’au 3 septembre. Voilà qui change tout. On déambule au centre de la rue: l’occasion de scruter les façades environnantes. Autour, les terrasses se sont multipliées. On découvre quelques surprises, comme le Vallarta, avec sa petite terrasse décorée de parasols, sans pub, pour une fois. De la cuisine mexicaine, donc, comme son nom l’indique, à l’endroit même de l’ancien Mi Burrito. Prédestiné, ce local. On a rénové avec goût. Murs azur, toiles colorées aux tons jaune et rouge et bar émaillé de céramique bleu ciel. Le plancher est clair, les chaises noires, les nappes blanches. Très joli. À l’extérieur, on boit de la bière dans des verres en plastique. Moins esthétique mais signe estival incontestable. Les napperons sont colorés, et le daïquiri arrive enfin: au goût de fraise un peu terne, cependant.
PLATOS
Première surprise en voyant arriver les entrées: la présentation. Contemporaine, attentionnée, avec un souci évident d’esthétique. Le ceviche a été monté à l’emporte-pièce, installé dans le coin gauche de l’assiette carrée. En diagonale, une hélice aplatie de limette est flanquée de deux demi-tomates cerises et de fines tranches de poivrons verts. Un ceviche par ailleurs très agréable, rafraîchissant. Belles notes d’agrumes et notes de citron équilibrées.
Le queso fundido est un classique. Ici, on le sert, audace, avec des champignons huitlacoche. Une drôle de bête, ce champignon, accroché par nature au maïs, d’un noir charbonneux qui laisse d’ailleurs des traces dans l’assiette. On l’appelle aussi dans le menu "truffe du Mexique" mais faut pas pousser: rien à voir avec le fameux tubercule, malgré un parfum séduisant. C’est encore meilleur dans les soupes à la tortilla. Donc, un queso fundido au huitlacoche, accompagné de tortilla et d’une salsa pimentée. Pas mal.
Le menu du Vallarta emprunte aux classiques. Aux petits restos des côtes mexicaines. Tacos, enchiladas, fajitas, on s’y croirait. Avec aussi quelques spécialités. Comme ce pato (cuisse de canard) à la sauce mole. Ou ce cochita pibil, de la longe de porc en sauce parfumée à l’achiote (une pâte d’épices et de piments) et à l’orange. La chair est un peu sèche, surmontée en vain d’oignons marinés au vinaigre, et accompagnée de frijoles et de riz.
De l’autre côté, les enchiladas. Trois rouleaux enveloppant de la chair de poulet, encore une fois sèche, nappés de sauce mole (à base de cacao, très bonne) et escortés des mêmes frijoles, du même riz. La sauce est riche, goûteuse. Mais assez de féculents pour ce soir, merci. La petite salade genre mesclun est un peu fatiguée. Tout cela est bien sympathique, mais la cuisine n’est visiblement pas au point.
DOLCES
Très attirant: le pastel de queso, littéralement gâteau au fromage. Mais pourquoi pas ce flan au caramel et dulce de leche? Le flan est trop cuit, dommage, il a perdu toute son eau et est devenu granuleux. Mais le dulce de leche, quel bonheur!
EMBALLANT /
La terrasse rue Sainte-Catherine, évidemment. On s’y régale d’une faune colorée. Le service, adorable et prêt à tous les efforts même si, en cuisine, on faiblit. Une table à la mexicaine peut être moyenne mais, somme toute, abordable.
DECEVANT /
Une cuisine imparfaite. Le propriétaire plein d’ambition, prévoit ajouter un petit coin lounge et un bar à ceviche d’ici l’automne. Bonne idée! Mais il faudra porter attention à ce qui se passe derrière les fourneaux. Manque de ressources? D’imagination? Faudra juste travailler là-dessus.
COMBIEN? /
Pas vraiment cher. En soirée, comptez autour de 20 $ par personne pour bien vous remplir la panse. Carte des vins limitée mais abordable.
QUAND? /
Du mardi au vendredi, de 11 h 30 à 23 h. Du samedi au lundi, de 15 h à minuit.
OU? /
Vallarta
1327, rue Sainte-Catherine Est (angle Panet)
Réservations (mais pas en terrasse) au 514 525-8138