Restos / Bars

Fistons : Petit fiston deviendra grand

Ouvert depuis environ deux mois, il a pour nom Fistons et semble promis à un bel avenir.

Nous avons littéralement arpenté Limoilou. À la recherche d’un restaurant dont on m’a parlé, mais dont je n’ai ni l’adresse ni le numéro de téléphone, nous sommes plusieurs fois passés devant ce petit établissement dont le nom a de quoi intriguer. Nous décidons finalement de garer l’auto, d’aller manger n’importe quoi et de revenir un peu plus tard poursuivre nos recherches. Il se trouve que nous stationnons devant Fistons. Après avoir traversé la rue, nous nous disons: "Pourquoi pas celui-ci?" Nous retraversons donc. Nous nous risquons jusqu’à la terrasse qu’abrite en partie un arbre verdoyant et touffu. Quelques pas de plus, et nous voici dans une salle à manger de dimensions moyennes, neuve, proprette, au décor sobre d’allure "urbaine". Nous découvrirons un peu plus tard que nous ne sommes pas entrés par… l’entrée – mais qu’importe! Au haut du mur qui nous fait face, un panneau lumineux détaille le menu du jour précédé de la mention "PIZZA ET SHISH TAOUK". Étrange rapprochement? Non; nous restons en Méditerranée. À peine sommes-nous attablés qu’on nous sert de l’eau. Sandwich falafel, pizza végé, burger kefta, pizza Margherita aux pignons, mozza burger et "le couscous à Marie" (salade, légumes grillés, pignons): ces plats se retrouvent également sur la carte qu’on vient de nous apporter et qui se complète d’entrées, de salades, d’autres mets et de boissons (vins, bières en fût, rhum Coke…). Mon choix est vite fait. Tandis que ma compagne passe en revue les hummus, burgers, sandwichs et pizzas (prosciutto et chèvre, Davidou, etc.), je fais le compte du décor. Des appliques murales et de gros globes opalins tombant du plafond éclairent la pièce. Des clientes occupent une longue banquette au dossier rouge adossée au mur noir. Au bas d’un grand tableau abstrait, on peut lire le mot EXTREM. Pour boire, je m’en tiens à l’eau et mon vis-à-vis se contentera d’un Coke. On m’apporte d’abord un potage au chou-fleur que notre serveur m’a recommandé en précisant qu’il était très bon – ce qui se confirme dès la première cuillerée. Le goût en est agréable, sans excès d’aucune sorte, et la texture on ne peut plus veloutée. J’ai presque envie de dire, comme Louis de Funès dans La Soupe aux choux: "Il me semble que ça nous rend meilleurs…" Dans le cas présent, le "nous" inclut mon amie qui accepte volontiers de goûter, de goûter encore, elle qui n’a pas pris d’entrée. Je lui permets d’ailleurs de terminer mon bol, réservant mon reste d’appétit pour du solide. À un certain moment, j’interroge notre serveur sur l’origine ou la raison du nom Fistons: les deux jeunes proprios, dont lui-même, sont fils de restaurateurs respectivement grec et libanais. Il en profite pour nous annoncer la "venue" prochaine d’une table d’hôte et de victuailles plus élaborées – mezzé, grillades et toutim -, à quoi mon estomac fait écho par un léger borborygme. Mon plat de résistance arrive à point nommé. Enveloppé de la traditionnelle feuille d’aluminium, mon sandwich shish taouk est dodu d’aspect et laisse échapper une languette de laitue nappée de sauce crémeuse. J’ai aussi droit à des frites dorées (même un peu trop dorées), à un petit pot d’excellente mayonnaise et à un taboulé qui me ravit, moi qui trouve habituellement cette salade beaucoup trop acide. En plus de son appréciable tendreté, la chair du poulet se révèle juteuse, savoureuse, bien assaisonnée. Tomates, oignons rouges, laitue, chaque élément de la garniture est pour moi le bienvenu. De son côté, mon amie tutoie à bouche que veux-tu son souvlaki, lui aussi sanglé d’alu et bien escorté (frites, mayonnaise, olives, oignons rouges, courgettes, féta). Elle s’en détache quelques secondes pour m’assurer qu’elle avait "vraiment faim" et m’offre d’y mordre à mon tour. Ah, le vrai goût du porc! À force d’être dégraissée au nom de la santé, cette viande est devenue sèche et presque fade au fil des ans. De temps à autre, un assaisonnement habile lui redonne un peu de ce qu’elle a perdu. C’est le cas, ici. J’en suis fort aise, comme on ne dit plus. "On a bien fait d’arrêter, hein?" J’acquiesce. Le hasard a, une fois de plus, bien fait les choses. Nous terminons nos assiettes en silence. Et, comme si elle lisait dans mes pensées, mon amie me déclare tout à coup: "Nous prendrons seulement du café…" Son ton est celui d’une question… affirmative. Je confirme que nous avons assez (et bien) mangé.

Fistons
Pizza et shish taouk
601, 3e Avenue
Québec (Québec)
Téléphone: 418 977-9239
Prix variés à la carte
Menu du jour: 11 à 13 $
Dîner pour deux (incluant boisson et taxes): 22,58 $

LÉGENDE

Grande table:
Très bonne table, constante :
Bonne table :
Petite table sympathique :
Correcte mais inégale :