Une véritable révolution gastronomique s’opère sur la rue Murray, lui valant du coup le surnom de "Gastro Alley". Dans le sillage de ces transformations, Steve Mitton, ancien chef du Social, et son associé, Paddy Whelan, ont transformé l’ancien Bistro 115 pour en faire un espace qui évoque un chalet branché. Bois blond et objets artisanaux, dont plusieurs reprennent le logo porcin du restaurant, créent une atmosphère chaleureuse et décontractée.
À table!
En cette soirée sublime de la fin août, nous profitons d’une table sur la terrasse au fond du restaurant, recouverte de vignes au raisin mûr. L’intéressante carte du bar à charcuteries, qui comprend saucissons, jambons, terrines et pâtés, dont plusieurs faits maison, ainsi qu’une liste de fromages fins, pique ma curiosité. Nous discutons avec notre serveur, qui nous suggère le plateau de dégustation, avec cinq produits au choix – deux charcuteries et trois fromages, ou vice versa. L’idée nous enchante.
Joliment présenté sur une planche en bois, notre assortiment est accompagné de pain et de trois condiments – un chutney aux raisins, un confit d’oignons et une gelée de pommes. Le serveur nous apporte aussi une cuillerée de beurre de pomme, tout frais de la cuisine. Nous nous régalons. Le cheddar vieilli Pine River, relevé par la gelée de pommes, croule sous la dent. Malgré sa croûte grillée au petit goût de caramel, le Bonnechère du comté de Lanark s’impose moins. Le pâté de haricots blancs assaisonné d’ail et de basilic est très réussi, s’étalant bien sur les croûtons qui l’accompagnent. La texture filamentée de la terrine au chevreuil me plaît, tout comme le mélange sucré-fumé des fines tranches de porcelet provenant de la Ferme Saint-Canut à Mirabel.
Plutôt repus, nous tentons tout de même quelques plats de la carte principale. Je choisis le brochet grillé, servi dans une poêle miniature, et accompagné de moules de Terre-Neuve, de pommes de terre et de carottes tendres. Apprêté simplement, le poisson allie une chair ferme avec une croûte délicieusement dorée. Les moules ont un goût marin exquis et frais. Seules les pommes de terre déçoivent un peu: je les trouve trop fermes, et même sèches. Mon compagnon se délecte d’un confit de canard fondant. Un chow-chow aux raisins Agawam (provenant des vignes du resto!) et un oignon rouge fourré au riz sauvage et au fromage de chèvre complètent joliment l’assiette.
Douceurs
Réaction mitigée face à ce pudding au chocolat noir où la fleur de sel du caramel domine le reste. Le bavarois congelé au citron avec guimauve grillée et croûte au gingembre s’en tire mieux, même si l’accord des saveurs me laisse un peu sceptique.
EMBALLANT /
L’excellente qualité des produits, dont plusieurs proviennent d’artisans et de producteurs locaux. Notre serveur: patient et de bon conseil.
DÉCEVANT /
Les desserts sont étonnants, mais trop de saveurs variées et fortes finissent par se bousculer.
COMBIEN? /
L’assortiment de cinq charcuteries et fromages vaut 25 $. Le midi, compter une quinzaine de dollars par plat; le soir, une bonne vingtaine.
QUAND? /
Du dimanche au samedi, de 11h30 à minuit.
OÙ? /
Murray Street
110, rue Murray
Ottawa, Ontario
613 562-7244
www.murraystreet.ca