"Les chroniques gastronomiques incitent-elles les gens à se rendre au restaurant? Quel impact une critique a-t-elle réellement pour un restaurant? Quels rôles peuvent jouer les émissions culinaires?" questionne Jean-Pierre Lemasson. Après nous avoir invités à réfléchir au lien entre Capitale touristique et capitale gastronomique en 2006, et interrogé les notions de Terroir, tourisme et gastronomie en 2007, le professeur de l’UQAM s’attaque à notre cas à nous, les journalistes culinaires, avec un troisième colloque intitulé Tourisme, gastronomie et médias. Organisé par l’UQAM en collaboration avec le Festival Montréal en lumière et l’Université Lumière Lyon 2 dans le cadre des 21es Entretiens Jacques Cartier, il réunira quelques fines plumes gourmandes comme Jean-Claude Ribaud du Monde, Françoise Kayler, Lesley Chesterman (The Gazette) ou l’éditeur du Guide Michelin France, Jean-François Mesplède.
LE GOUT DE LA REFLEXION
"Je pense que ce sera l’occasion d’amorcer une réflexion sur la manière de promouvoir l’identité des villes et régions gastronomiques. Montréal fait désormais partie de Délice, un réseau mondial de villes gourmandes dont le président Jean-Michel Daclin, également adjoint au maire de la ville de Lyon, participera à la Conférence." Créé en septembre 2007 à l’initiative de la Ville de Lyon, ce réseau compte désormais une vingtaine de métropoles (comme Osaka, Barcelone, Leipzig ou Saint-Louis, par exemple) engagées dans la promotion de leur savoir-faire culinaire. "Montréal est une ville gourmande émergente en comparaison de villes comme New York ou Lyon. Nous sommes encore en train de réfléchir à la définition de notre identité gastronomique. À ce titre, le fer de lance de notre action est sans doute le Festival Montréal en lumière, qui promeut de manière remarquable le travail de nos chefs, notre créativité, nos produits et notre savoir-faire dans le monde entier", analyse Jean-Pierre Lemasson. Et le rôle des médias dans tout ça? "Je crois que la critique culinaire doit dépasser le banal compte rendu esthétique d’un repas. Plus qu’un simple témoignage, elle doit engager une réflexion, fournir des références, des perspectives et un contexte aux lecteurs", affirme le professeur. "On assiste actuellement à un véritable bouleversement de la créativité des chefs; à Montréal, nous sommes dans une période jubilatoire par rapport à la bouffe, mais pour que ça perdure, il faudrait que les médias nous donnent le goût du goût."
Pour amorcer cette réflexion gourmande, rendez-vous les 6 et 7 octobre à la salle Marie-Gérin-Lajoie
Pavillon Judith-Jasmin
405, rue Sainte-Catherine Est à Montréal
Programme: www.gastronomieejc2008.uqam.ca
Et pour réfléchir en mangeant, le Festival Montréal en lumière organise trois savoureuses soirées jumelant chefs montréalais et lyonnais:
– Deff Haupt du restaurant Renoir du Sofitel Montréal recevra Alain Desvilles du restaurant Les Trois Dômes du Sofitel Lyon Bellecour le 6 octobre. Rés.: 514 788-3038
– Thierry Baron et Johnny Zaki du restaurant Vertige seront les hôtes du Meilleur Ouvrier de France Guy Lassausaie le 7 octobre. Rés.: 514 842-4443
– Laurent Godbout du restaurant Chez L’Épicier accueillera Thomas Ponson du Restaurant Thomas le 8 octobre. Rés.: 514 878-2232