Restos / Bars

Vinizza : Mamma mia

Vinizza, une sympathique enoteca-pizzeria, a poussé à l’angle Casgrain du marché Jean-Talon. Au menu: assaggini, pizzas et pâtes. Le dénominateur commun: ingrédients frais et produits maison.

La rumeur courait. Elle murmurait qu’au Vinizza, la pizza était bonne. Déguisés en fins limiers, notre mission consistait à aller vérifier si la rumeur était fondée. Sans nous faire remarquer, nous sommes entrés par la porte arrière.

Première découverte: une cage de verre où un couple roule des gnocchis à la main; tiens, on ne peut s’empêcher de penser au couple Garcia-Coppola dans Le Parrain 3. Très sensuel. Deuzio: un bar magnifique en marbre blanc que viennent ponctuer de petites chaises rouge tomate. Très italien. L’endroit est animé par une foule hétéroclite qui va des groupes d’amis aux cheveux d’argent aux petites familles, en passant par des couples fashion. Il y règne un joyeux brouhaha car les matériaux de la déco réverbèrent le son. Certains trouveront peut-être que c’est trop bruyant.

Tertio: la pièce de résistance, un four recouvert de mini-carreaux de céramique. Ha! Ha! C’est dans ce dernier que sont cuites les fameuses pizzas dont on dit tant de bien.

Mais, surprise, nous découvrons qu’il n’y a pas que de la pizza au menu; on y trouve aussi des pâtes, des assaggini, des salades et des desserts.

À TABLE!

Le repas débute par des assaggini: entrées froides ou chaudes. L’automne s’étant déjà pointé le nez, avec ses p’tits matins frisquets et ses soirées fraîches, nous avons le goût d’une entrée chaude. Nous y allons pour la polenta aux saucisses et les calmars frits. La première, un plat du Nord de l’Italie, se présente en deux rondelles d’environ six centimètres de diamètre et un centimètre d’épaisseur. Elles sont nappées d’une sauce de tomates fraîches que ponctuent des tronçons de saucisses de porc. Le tout est moelleux, réconfortant. Le plat de calmars, quant à lui, est généreux. Les mollusques sont enrobés d’une panure légère et croustillante. On les trempe dans une mayo maison dans laquelle pointent des morceaux de basilic. C’est tout simple mais tout bon.

PÂTES OU PIZZA?

En attendant les plats principaux, nos regards sont attirés par l’écran plasma accroché derrière le bar, tel un tableau vivant. Des images aériennes nous transportent littéralement en Italie. Devant nos yeux défilent Parme, San Gimignano, Florence… L’immersion est presque totale. Autour des tables, virevoltent des serveurs italiens plus efficaces les uns que les autres (tous sous l’effet de l’espresso?). Ils font preuve d’une amabilité non affectée et leur sourire est irrésistible.

Entre des images de Côme et de Rimini, nos plats sont servis. La pizza que je choisis, la Parme, mesure environ 20 centimètres de diamètre et ne contient pas plus de quatre ingrédients: de la sauce tomate, bien sûr, mais aussi du prosciutto de Parme, de la mozzarella fraîche et des feuilles de roquette. La pâte n’est ni trop mince, ni trop épaisse. Elle est fabriquée maison. Sans prétention, elle est réalisée selon les règles de l’art. Nous la trouvons savoureuse, même si nous ne sommes pas prêts à lui concéder pour autant la première place au palmarès des meilleures pizzas à Montréal.

Les pâtes de mon vis-à-vis sont tout simplement… divines! Ce sont des pappardelles au canard. Les pâtes, elles aussi maison, sont soyeuses et ponctuées de gros morceaux de viande filandreuse de canard. Simplicité, rusticité et goût: n’est-ce pas le secret de la cuisine italienne?

Rapport de mission: nous avons aimé la pizza mais avons préféré les pâtes!

PETITES DOUCEURS

Nous passons vite sur les desserts convenus, comme le tiramisu et le gelato. Et il n’y a plus de panna cotta. Nous choisissons sans hésiter l’affogato (mon dessert italien préféré) et la torta di cioccolato. Nous ne sommes pas déçus par l’affogato. L’espresso corsé vient équilibrer la douceur de la crème glacée à la vanille et sa coiffe de crème fouettée. On se l’enfile derrière la cravate (Armani) avec gourmandise. La torta di cioccolato s’apparente à un mi-cuit au chocolat, à la différence que son centre est ferme. Elle a la forme d’un petit disque, elle sort du four et sa chaleur fait fondre le petit "sploutch" de crème glacée à la vanille qui la domine. Les deux desserts sont agrémentés de petits fruits des champs, fraises, framboises et bleuets.

EMBALLANT /

La luminosité des lieux, l’atmosphère décontractée et les spécialités du Nord de l’Italie. On a le goût d’y retourner.

DÉCEVANT /

Pour une enoteca, on serait en droit de s’attendre à un plus grand choix de vins: la carte, regroupant une vingtaine de crus provenant des quatre coins de l’Italie, propose seulement cinq ou six choix de vins au verre.

COMBIEN? /

Comptez en moyenne 7 $ pour une entrée, 15 $ pour un plat de pâtes ou une pizza, et 7 $ pour un dessert. À deux, vous pouvez vous en tirer facilement pour 60 $ avant taxes, service et vin. Ce qui est tout à fait raisonnable.

QUAND? /

Du mardi au dimanche, midi et soir. Fermé le lundi.

OÙ? /

Vinizza
150, rue Jean-Talon Est
514 904-2250
www.vinizza.com

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com