Restos / Bars

La Cantine : Funky-rétro-chic

Une bonne bière au Bily Kun et hop! Un saut à La Cantine. Parce qu’une petite virée comme ça, c’est plutôt sympathique et pas trop lourd sur le portefeuille.

Ça commence toujours par une bière. Important, pour les papilles. Et une petite balade sur ce coin de l’avenue du Mont-Royal qui ne change décidément pas, avec ses fripes et ses gothiques. Dans les restos, par contre, ça bouge. Deux nouveaux venus à l’angle d’Hôtel-de-ville, dont cette Cantine bien amusante. La déco, d’abord: très années 70 avec ces tons bruns, rouges, orangés et noirs et ces quelques touches de chromes et de formes psychédéliques. Bien dessinée, l’ambiance est accrocheuse et dynamique. Pas grand monde, cependant, en ce mercredi soir. On en sera quitte pour une soirée intime, sans le brouhaha des fins de semaine. De toute façon, c’est le menu qui est intéressant. Du néo-snack pour gens fancy. Nous sommes à l’ère des retours dans le temps avec ces classiques modernisés avec humour: pogos maison, jambon "à la nana", hamburger steak, pouding chômeur… La patte contemporaine de Pierre-Luc Chevalier, le chef propriétaire, joint l’humour à l’agréable avec beaucoup de goût. Sans aucune prétention. Facile, ici, de devenir un habitué!

"ENTRÉE PRINCIPALE"

Une façon de dire que ce n’est pas une entrée de table d’hôte. Pas de toutes bêtes soupes ou salades. Non, d’abord, de drôles de pogos, où l’on a remplacé la saucisse Hygrade par du sanglier et des pleurotes. Ce sont de petits bouts de saucisses enrobés dans une pâte à beignet à la bière. Croustillants, pas trop gras: à tremper allègrement dans une sauce aigre-douce digne des buffets chinois, c’est-à-dire épaisse et sucrée. Comme dirait l’autre à la radio, c’est distrayant. L’autre entrée est plus sérieuse, quoique pour 10 $, on ne se privera pas! Du foie gras présenté en trois étapes. Dans les restos chics, on appelle ça une trilogie. Un shooter crémeux, un biscotti de cacao et, au milieu, un petit bol de pop-corn à l’huile de truffe. Bon, du foie gras, il y en a effectivement pour 10$, mais il ne faut pas cracher dans la bonne soupe. Pas élégant.

"TOUT CONFORT"

Passons la soupe "Of de D" ou la "Gigi l’Amoroso", genre minestrone, pour sauter aux plats. De nos jours, nous sommes très bouffe confort. Le genre s’exprime avec bonheur à travers ces "saucisses de sanglier et pleurotes, servies sur chou poêlé, demi-glace aux canneberges, frites et mayo rose" ou ce coq au vin, "hauts de cuisse marinés et cuits au vin rouge, servis sur une grande croûte à l’ail et purée du jour". Mais surtout avec ce jambon "à la nana", une belle pièce de viande à l’os cuite pendant cinq heures, nappée d’un caramel à l’ananas confit. La viande se détache tendrement sans effort, se mêlant délicatement au jus de viande fruité. Le plat est parsemé de quelques légumes grillés et cache une purée de pommes de terre beurrée. Plus confortable que ça, il reste le sofa. Tout aussi paresseux, le clin d’oeil surnommé "poulet tabernakos": une poitrine marinée à la tequila, arrosée de lime et parsemée de morceaux de citron confit, servie sur des linguini à la crème sûre et roquette. Apprécions cette vague de chaleur à sa juste valeur, même si les pâtes étaient un peu sèches. Manque d’ardeur: un peu de piment dans la sauce n’aurait pas nui non plus.

DOUCEURS

Finissons en beauté avec ce super pouding chômeur au caramel à la fleur de sel, surmonté, bien sûr, de crème glacée à la vanille. Et découvrons avec plaisir cet étrange gâteau à la betterave, très dense. Vous étiez sûr de ne pas vouloir de dessert?

EMBALLANT /

L’esprit des lieux invite à la fête. Aux accolades et aux bisous bien sentis. Cette cantine est une cure de rajeunissement pleine de vitalité. Elle charme par sa propension à la convivialité. J’achète. De multiples possibilités: un menu midi bon marché; un brunch original les fins de semaine; des menus spéciaux pour les groupes (il faut déjà penser aux partys de Noël); et une soirée spéciale pour le Nouvel An. Bien organisée, cette cantine.

DÉCEVANT /

Il manque encore un peu de fougue dans cette cuisine pourtant soignée et techniquement réussie. On ne veut pas des frémissements mais des bouillonnements!

COMBIEN? /

Prévoir entre 20 $ et 30 $ par personne pour passer une excellente soirée.

QUAND? /

Tous les jours, midi et soir.

OÙ? /

La Cantine
212, avenue du Mont-Royal Est
514 750-9800
www.lacantine.ca

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com