Ce nom, celui d’un légume bien-aimé en Méditerranée, et ces tuiles de couleur ocre au plancher, qui rappellent une villa italienne ou un mas provençal, évoquaient pour moi un restaurant aux accents méridionaux. Mais non – l’Aubergine donne résolument dans la cuisine française, et même belge, avec les traditionnelles moules-frites et la râble de lapin aux pruneaux et aux abricots, entre autres. Volubile et facile d’accès, notre serveur Arsène Delrue, aussi copropriétaire, nous met tout de suite à l’aise. Petits recoins favorables aux tête-à-tête, et bibelots divers, donnent au lieu un air très personnel. Preuve que les propriétaires y mettent du coeur.
À TABLE!
En plus de la carte, on propose une table d’hôte gourmande. Avec ses quatre services, elle nous paraît trop ambitieuse pour nos appétits ce soir. Au menu, des plats de traditions française et belge, avec un petit coup de créativité, histoire de piquer la curiosité.
Nous optons pour l’assiette de hors-d’oeuvre maison à partager, selon le conseil de notre serveur. Sage décision, car l’assiette est bien copieuse. Disposées sur une assiette carrée, les quatre petites entrées variées nous emballent. D’abord, un houmous soyeux et fin, relevé par un trait d’huile de sésame et un brin de paprika. Puis, un caviar d’aubergine délicat agrémenté de coriandre fraîche et surmonté de fines tranches d’aubergine frites. Ensuite, une terrine rustique servie avec une confiture d’oignon. Finalement, des betteraves, des poireaux et des poires marinés et assortis de saumon fumé.
Ma compagne poursuit avec la bouillabaisse. Celle-ci offre un agréable fumet marin. Poisson et crevettes sont juste saisis, gardant ainsi leur chair ferme. Dans sa version "L’Aubergine", cette soupe traditionnellement marseillaise revêt un aspect plus opaque et épais, qui ne me convainc pas tout à fait. Il manque un petit quelque chose – une pointe d’agrume, peut-être? – pour galvaniser le tout.
Pour moi, ce sera un jarret d’agneau à la viande fondante, accompagné d’une délicieuse sauce truffée de fruits secs. J’admire l’effort de varier les légumes servis avec l’agneau – pas toujours le cas dans les restaurants français traditionnels! Le légume fétiche du restaurant refait surface sous une forme confite, posé sur une tomate farcie à la ratatouille.
DOUCEURS
Desserts classiques, mais pas ennuyants pour deux sous! Le moelleux au chocolat tiède et tendre s’anime sous l’effet d’une sauce chocolat et piment qui surprend la langue. La crème brûlée, finement croûtée, découvre des effluves de fleur d’oranger et quelques morceaux de poires confites.
EMBALLANT /
L’accueil sympathique et sans chichi rappelle le bistro de quartier. Les plats restent simplement mais finement apprêtés, avec un ancrage traditionnel qui laisse de la place pour l’inspiration du moment.
DÉCEVANT /
Même si le verre de vin maison était bien agréable, j’aurais aimé qu’on propose la carte des vins.
COMBIEN? /
Les tables d’hôte à quatre services se situent entre 25,95 $ et 39,95 $. À la carte, un repas pour deux vous coûtera environ 70 $.
QUAND? /
Ouvert du lundi au vendredi à midi, et du mardi au samedi le soir.
OÙ? /
L’Aubergine
138, rue Wellington
Gatineau (secteur Hull)
819 777-3533
www.restaurantlaubergine.com
Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com