2010. À la suite du réchauffement de la planète, la truffe noire prolifère dans les sous-sols d’Hochelaga-Maisonneuve. Le précieux champignon croît en une telle abondance qu’on le sert même en copeaux sur la poutine dans un snack-bar du quartier. Voilà la prémisse de Truffe, un film signé Kim Nguyen.
La truffe a toujours été une vedette chez les grands chefs français et italiens, pour qui elle est le nec plus ultra du raffinement. Mais son accession au rang de star du cinéma coïncide étrangement avec une vague de popularité sans précédent du champignon, qui s’invite sur toutes les tables montréalaises.
Au-delà des usages classiques, comme dans le risotto aux porcinis et huile de truffe chez Primo e Secundo, la truffe tangue vers des horizons plus inattendus. Au très branché resto Le Local, la truffe apparaît sous forme d’huile aromatisée pour rehausser salade de betteraves et tartare de saumon. Pour les chefs délurés du Kitchen Galerie, elle atteint les sommets de la décadence avec la côte de boeuf "Super size me" extra-truffe et fois gras. M:brgr, un snack-bar de luxe niché au coeur du centre-ville, la propose même en garniture de ses burgers. Avouez qu’entre ça et la voir couronner une poutine, il n’y a qu’un pas!
CHASSE AUX TRÉSORS
La truffe brille de tous ses feux, mais reste néanmoins entourée d’une aura de mystère. Sa culture y est pour quelque chose. Le champignon se développe sous terre, au pied d’arbres comme le chêne ou le noisetier. Les espèces les plus prisées sont la tuber melanosporum ou truffe noire du Périgord et la tuber magnatum pico, dite truffe blanche d’Alba. Autrefois dénichés par les cochons, ce sont maintenant des chiens qui partent à la chasse aux trésors. Mais inutile d’entraîner votre cabot et de forer le sol d’Hochelaga car il est impossible de trouver le capricieux champignon sous notre climat non moins capricieux!