Samedi midi, et malgré un Marché By achalandé en ce jour d’automne, le Kinki se fait tranquille. La carte, qui affiche un menu spécial pour l’heure de l’apéritif, soit entre 15h et 18h et après 22h, me rappelle que le Kinki s’éveille en soirée, lorsque ses cocktails exotiques et ses DJ invités font travailler ses chefs sushis jusqu’aux petites heures. Atmosphère assez décontractée donc, alors que nous apprécions le décor toujours aussi léché de la salle à manger. Le bar élégant et les lumières encastrées dans de la pierre donnent un ton actuel, alors que les imprimés orientaux et les photos rappelant le Japon évoquent l’inspiration première du restaurant.
À table!
Kinki, c’est le nom d’une région du Japon, mais aussi l’homonyme d’un mot anglais qui exprime l’excentricité, le farfelu. Ce côté fantasque, le Kinki l’adopte pleinement, exhibant un menu à la tendance japonaise, mais qui dévie sans cesse pour emprunter à d’autres cuisines. La carte le confirme: nous avons affaire à des plats asiatiques fusion.
Nous choisissons trois types de sushis, histoire de nous mettre en appétit – sashimi de thon rouge, nigiri de pétoncles et un rouleau maki Kinki. Belle texture douce et fondante pour le thon et les pétoncles. Le maki, recommandé par notre serveuse, contient thon, saumon, oeuf, caviar, oignon vert et mayonnaise piquante. Entouré de tempura et frit, il a un goût somme toute plaisant, mais sa composition paraît un peu grossière. Même critique du côté du sashimi: les tranches, plutôt charnues, n’ont pas cette délicatesse habituellement prônée dans les restaurants japonais.
Délaissant les plats principaux, nous préférons poursuivre avec deux entrées – une salade de boeuf grillé et des gyozas, sorte de ravioles japonais. Les gyozas, servis avec une sauce intéressante au piment chipotle et joliment disposés sur une feuille de bambou, proposent une farce goûteuse au porc et aux crevettes. Du côté de la salade de boeuf, l’on retrouve un beau mélange de pousses et de laitues piquantes, assaisonnées d’une vinaigrette légèrement sucrée. Je trouve par contre moins agréables les tranches de boeuf, trop épaisses et difficiles à mâcher. Possiblement trop longtemps sur le gril, elles dégagent un petit goût amer de charbon.
DOUCEURS /
Nous partageons un morceau de gâteau au fromage saveur chocolat blanc, à la croûte pralinée. Décadent, avec une texture légère qui s’approche de la mousse.
EMBALLANT /
Les mélanges parfois intéressants qui laissent à penser que la cuisine n’a pas peur d’expérimenter.
DÉCEVANT /
Après un début remarqué il y a quelques années, le Kinki semble se reposer sur ses lauriers. Dans l’ensemble, la qualité proposée ne justifie pas les prix assez élevés des plats. Également, le manque de raffinement et de délicatesse, fondement d’une cuisine qui se dit japonaise, même si elle se qualifie de "fusion".
COMBIEN? /
Selon que vous dégustiez uniquement des sushis ou que vous convoitiez également les plats principaux fusion, votre repas variera entre 50 et 80 $ pour deux, avant taxes, pourboire et boissons.
QUAND? /
Ouvert sept jours sur sept à partir de midi, le restaurant ferme tard en soirée.
OÙ? /
Kinki
41, rue York
Ottawa
613 789-7559
www.kinki.ca
Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com