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La Halte des Pèlerins : Mon vignoble en ville

La Halte des Pèlerins ou l’art de cultiver la vigne et le paradoxe.

D’ordinaire, on ne juxtapose pas les termes vignoble, ville et famille. Pourtant, on retrouve désormais à cinq minutes du centre-ville de Sherbrooke un nouveau vignoble qui espère attirer les familles.

Rencontré au pied de son domaine, Marco Corbin est tout sourire. Il faut dire que la beauté de la nature qui l’entoure a de quoi rendre serein. Copropriétaire du vignoble en compagnie de son beau-père Jacques Chabot, cet ancien étudiant en génie civil était loin de se douter qu’il en viendrait à laisser tomber son métier de chargé de projet dans la construction pour devenir vigneron.

La présence non loin de là du sanctuaire de Beauvoir ne pouvait manquer d’inspirer les fondateurs. "Dès le début du projet, nous sommes allés rencontrer le responsable du sanctuaire pour lui parler de nos intentions et le rassurer sur le fait que les noms à connotation religieuse seraient utilisés avec respect, tout comme le concept du pèlerin." La visite du vignoble, encore possible jusqu’au début de novembre, se déroule ainsi en compagnie d’un guide vêtu d’un chapeau, d’une cotte et d’une besace. "Le côté familial de l’affaire est arrivé presque par hasard, lorsque j’ai été appelé à démonter une structure de terrain de jeu. Je l’ai rapportée ici, et depuis, les enfants s’en donnent à coeur joie." Des visites de groupes scolaires sont également prévues pour la période des vendanges. "On est extrêmement soucieux de l’aspect éducatif, et je crois que cela peut être une belle occasion de faire passer un message sur ce que signifie une conduite responsable par rapport à l’alcool, en plus d’être une belle activité en nature."

Si l’idée du vignoble a jailli en 1998, lors d’un souper bien arrosé comme il se doit, ce n’est que depuis cet été que La Halte des Pèlerins accueille des visiteurs. "Il me semble que j’ai toujours eu l’appel de la terre et du rythme de vie qui vient avec", nous confie M. Corbin par un bel après-midi d’automne. "Il y a quelque chose de magique à se lever le matin et regarder sa terre." Quelques centaines de plants furent mis en terre au tournant du millénaire, puis d’autres, et d’autres encore.

On compte désormais 20 000 plants de divers cépages nordiques sur cette terre de 45 acres qui aurait pu devenir un développement immobilier important, compte tenu de la proximité du CUSE. "C’est sûr qu’on s’est remis en question en cours de projet. On se demandait dans quoi on s’était embarqués. Mais après avoir construit ma maison ici en 2003, j’ai décidé de m’y consacrer sérieusement. J’ai suivi tous les cours possibles à l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de Saint-Hyacinthe, visité quantité de vignobles et consulté des agronomes."

Marco Corbin est aujourd’hui fier de la qualité des produits qu’il offre depuis décembre dernier au Marché de la gare de Sherbrooke, ainsi qu’à son vignoble. On trouve un vin rosé, un blanc, un rouge, un apéritif, de même qu’un vin fortifié, Le Confessionnal, pour qui M. Corbin a un faible. Il se réjouit déjà à l’idée de proposer deux nouveaux produits l’an prochain, un vin de vendanges tardives de même qu’un vin de glace.

La Halte des Pèlerins
693, chemin du Sanctuaire
Sherbrooke
819 563-5115
www.haltedespelerins.com