Une habitude, un rituel, une manie ou ce que vous voudrez: dans ce resto, c’est toujours d’un pas cadencé que je me rends jusqu’à la table que j’ai choisie ou qui m’a été réservée. Ce midi, une cumbia m’accueille. Pas mexicaine, cette musique? Bien sûr que non, mais on s’en moque. Toutes les musiques latines sont soeurs. Nous sommes les premiers clients. "T’en fais pas, d’autres vont arriver…" prophétise mon amie. Elle m’a déjà fait remarquer que nous avions le don (hem!) d’attirer du monde. Au moment où la serveuse nous apporte la carte, un jeune homme entre et, à la manière d’un habitué, va s’installer sans hésiter dans l’autre aile de la petite salle à manger. Nous commençons par la dernière page de la carte, celle qui se propose d’apaiser toutes les soifs. Coke, Sprite, jus et autres précèdent les bières (trois mexicaines et deux canadiennes). Puis ce sont les cocktails, la plupart à base de tequila, dont la Vampiro (tequila, tabasco, jus de tomate et jus d’orange), que je recommande aux vrais amateurs de dépaysement. Quelques shooters, de la sangria et des vins latinos (Chili, Mexique, Argentine). Mon amie opte pour la sagesse et commande une limonade (agua de limón); une Dos Equis me conviendra. ¡Salud! De retour au début de la carte, à la recherche de l’inspiration pour une entrée: chili con carne, nachos, tostada, sope… On ne se casse pas la tête: guacamole et sopa de chorizo. Trois clients arrivent, en l’occurrence des policiers, et viennent prendre place à une table voisine de la nôtre. Un quatrième vient les rejoindre quelques minutes plus tard. Ils se décident plus vite que nous à commander. Je me complais à détailler le décor, qui n’a d’ailleurs pas changé depuis ma dernière visite. Sombreros accrochés, sculptures de bois sur les murs, des tableaux, une "allusion" de cocotier, puis un hamac enroulé autour d’une canalisation presque collée au plafond. Sur une colonne, en face de moi, une reproduction de Frida Kahlo, juste en dessous de ma dernière critique de ce resto. "T’as pas faim, non?" Je m’ébroue. Deuxième page de la carte: burrito (tortilla garnie de poulet, de boeuf, de jambon ou de crevettes, fromage, laitue et salsa rouge); enchilada rouge ou verte (tortilla molle garnie de boeuf ou de poulet); quesadilla (tortilla grillée, garnie de poulet, de boeuf ou de chili con carne)… et d’autres variations à peu près sur le même thème. On a aussi le choix parmi les assiettes spéciales (enchilada de maïs, quesadilla de maïs ou taco feliz) et les nachos qui sortent un peu de l’ordinaire: Valentina, végétariens, Cochinos, etc. Je finis par me décider, mais sans grande conviction. Le guacamole qui m’est bientôt servi ne souffre aucun reproche et commence à apaiser une faim que je ne soupçonnais pas. Mon amie souffle fort après sa première cuillerée de la sopa de chorizo qui fume dans sa grosse tasse. "Très piquante?" En fait, ce qu’il y a de plus fort dans cette soupe, ce ne sont pas les morceaux de chorizo, mais la chaleur. Je souffle donc moi aussi sur la cuillère que j’y ai plongée et amène jusqu’à ma bouche un mélange de haricots et de petits morceaux de pommes de terre nageant dans un bouillon délicieux. Nous expédions nos entrées assez vite. Nos voisins de table mangent avec entrain. N’importe qui aurait faim de les voir manger d’un si bel appétit. Heureusement, nos plats de résistance ne tardent pas. De taille respectable, mon enchilada de maïs déborde de farce. Fromage râpé et crème sure dessinent dessus un treillis blanc qui, quelques coups de fourchette plus tard, se dissout dans un mélange de boeuf haché (bien assaisonné), de salsa roja (plus acide que d’ordinaire) et de mole. Je goûte un peu au riz qui m’est servi à côté (cuit à point et de bon goût), mais préfère en rester à la viande et à ses "associés". La salade, ce sera pour une autre fois. Mon amie tient tête à son grand taco abondamment garni de boeuf haché et de laitue ciselée liés d’une sauce agréable au goût et au palais, rouge, bien équilibrée. Toutefois, d’une assiette à l’autre, les saveurs sont assez parentes et je me prends à rêver du jour où le menu de ce resto intégrera quelques poissons, une salade de nopal, sinon une ou deux grillades de poulet ou de boeuf. J’aurai certainement plaisir à le découvrir sous un nouveau jour.
Restaurant Sol Latino
184, rue Saint-Vallier Ouest
Québec (Québec)
Téléphone: 418 649-9333
Mets variés: 4 à 11 $
Dîner pour deux (incluant boissons et taxes): 31,50 $
LÉGENDE
Grande table:
Très bonne table, constante :
Bonne table :
Petite table sympathique :
Correcte mais inégale :
Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com