Restos / Bars

Café Babylone : À votre santé!

Les changements de proprio, de chef et de menu n’ont rien enlevé au Café Babylone, qui demeure un lieu simple et sympathique où l’on mange "comme chez maman".

Bien que nous soyons pressés par la faim, nous nous offrons une brève halte pour des raisons de gourmandise et de curiosité. À moins de cinq minutes de marche du resto, notre collègue de Montréal, Mariève Desjardins, lance son livre de recettes La Croûte cassée. Des périodiques et des stations de radio en parlent déjà avec enthousiasme, l’ouvrage "démarre" bien… On comprend pourquoi du premier coup d’oeil: une présentation peu conventionnelle, des illustrations explicites et amusantes, des recettes simples de mets "soutenants", sans parler de la quatrième de couverture énumérant les "7 bonnes raisons de lire ce livre". Cuisine santé, bien sûr! C’est d’ailleurs ce qui nous tentait, ce soir. Alors, notre exemplaire sous le bras, nous repartons en sifflotant (je parle pour moi) pour aller en déguster, de la cuisine santé! Café Babylone ayant changé de chef-propriétaire depuis peu, mon amie m’avait prévenu: "C’est un peu… tendance végé, tu vois ce que je veux dire?" Le carnivore que je suis avait encaissé cette révélation avec abnégation.

L’accueil est on ne peut plus cordial dans ce local, aéré et bien tenu, que je connais déjà. À l’entrée subsistent, sur une table basse, quelques éléments de la petite exposition mexicaine dressée pour le jour des Morts. Des photographies en noir et blanc ou en couleurs décorent parcimonieusement les murs de brique. Des statuettes voisinent sur une étagère. Nous choisissons de nous installer au fond de la pièce, non loin du piano noir qui se tient coi. Certains clients ont amené leur portable et travaillent d’un air concentré. Deux jeunes clientes sirotent leur thé ou leur café devant une table ronde. Plus loin, deux autres parlent tout bas et rient de bon coeur. Nous avons déjà vidé nos apéros à moitié – ma robuste Fille du Roy et la capiteuse Cuivrée au thé, si parfumée, choisie par mon vis-à-vis. Toutes deux sont de La Barberie. "C’est le meilleur que j’aie mangé de ma vie!" s’exclame tout à coup la jeune serveuse qui nous a reçus. Assise seule près de l’entrée, elle se lève promptement et se précipite en direction des cuisines… J’aimerais bien savoir, moi, ce qui l’a mise dans cet état. "Le pain aux noix dont je t’ai déjà parlé", murmure ma compagne, sur le ton de l’évidence. Du coup, je regrette presque d’avoir déjà commandé. "Tu peux demander à y goûter…" Je fais la moue; elle se lève, s’avance jusqu’à une ouverture donnant vue sur la cuisine, parlemente avec le chef et revient s’asseoir en face de moi.

Nos premiers plats arrivent peu après, en l’occurrence nos bols où fume une "Soupe réconfortante de maman" au poulet et légumes. Elle s’avère aussi chaude que l’exige la saison, bien assaisonnée, riche, goûteuse (moyennant l’ajout d’une pincée de sel)… et assez relevée. Pour la suite, nous avions hésité avant de nous décider – moi, pour les quesadillas al pollo, et mon amie, pour "Le Tunisien" des Paninis du Babylone. J’avais failli flancher pour le "Chili sin carne", puis pour "Le bouddha rieur", puis pour la "Quiche du moment"… La croquette de quinoa aux canneberges et l’assiettée de pasta del momento m’avaient, elles aussi, fait de l’oeil. Et il y avait aussi les salades, "Les petits en-cas" – hoummous et pita, baba ghannouj et pita, etc. Ah, les voilà, mes plats principaux! Eh oui! Car, au lieu d’un "goûter", on m’a servi une imposante tranche de pain aux noix – de quoi vous calmer la faim pour plusieurs heures. Noix de Grenoble, graines de tournesol, emmenthal, oeuf, oignons, tomates, carottes composent ce pain sans farine (donc, sans gluten) nappé d’une onctueuse sauce aux champignons. Il intimide un peu, mais se fait conciliant, docile même. Savoureux, oui, mais bourratif. Je me fais violence pour ne pas le terminer, car mon autre plat de résistance attend: deux quesadillas garnies de poulet (assaisonné et rôti), de champignons et de courgettes – simples et de bon goût. Celle du dessus n’y coupe pas: je la mange, ainsi que la merguez que j’avais demandée en supplément. Mon appétit flanche avant d’attaquer la deuxième, et la salade s’en retournera vierge aux cuisines. Mon amie, elle, n’a pas attendu que je m’intéresse à sa salade de cactus (piquante), à son panini garni de merguez, feta, légumes braisés et mozzarella, ni à son petit bol de harissa. "J’en aurais mangé deux fois comme ça", commente-t-elle en repoussant son assiette. Elle termine son verre de vin rouge (Trapiche) et se dit prête pour le dessert. Un peu plus tard, nous nous partageons une tranche d’exquise tarte au citron, également maison comme tout le reste.

Café Babylone
181, rue Saint-Vallier Est
Québec
Tél.: 418 523-0700
Table d’hôte (incluant un verre de vin): 14,95 $
Menu du jour: 10,95 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 40,79 $

LÉGENDE

Grande table:
Très bonne table, constante :
Bonne table :
Petite table sympathique :
Correcte mais inégale :

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com