Restos / Bars

Le Cercle : Tour de table

Pour l’ambiance, pour la gentillesse et pour la table, Le Cercle s’est bien vite imposé comme un incontournable.

Les Rois. Et nous sommes six. Amusante coïncidence. Édith et Luc sont en effet arrivés de Joliette, accompagnés d’Audrey et de Vincent. Nul besoin de se faire prier pour prendre, deux fois plutôt qu’une, un apéro tout en bulles. Il faut bien que quelqu’un demande, à un certain moment: "Où est-ce qu’on va souper, déjà?" J’y vais alors de tout le bien que je pense du Cercle: les vins, l’ambiance, le personnel, la cuisine… La faim leur tombe alors dans l’estomac comme une urgence. Nous arrivons au resto peu après 19 heures et trouvons place près de la grande baie. Il y a un peu partout dans la salle des clients debout, assis, appuyés au comptoir. Nous en voyons arriver d’autres, hâtifs ou nonchalants. Quand nous en serons à nos premiers tapas, la salle sera presque bondée et la musique aura gagné quelques décibels. Pour l’instant, la carte nous dit la bonne aventure, un avenir immédiat semé de dilemmes: risotto d’orge crémeux au thym, morue pochée, poitrine de poulet rôti, côtes de boeuf et sauce barbecue maison, crevettes tigrées… Ma Carlsberg s’amène dare-dare. Audrey et Vincent trinquent à la Boréale blonde. Les autres dégustent un rouge bio d’importation privée (Little Garance, Domaine Rouge Garance). Pour manger? Michèle se décide pour les calmars frits et les légumes grillés; Édith fait le même choix, mais y ajoute les côtes de boeuf. "Les côtes de boeuf pour moi aussi", intervient Luc, dont la commande inclut le jambon Serrano, ainsi que le poisson frit et la mayonnaise au curry. À ma table, c’est une véritable surenchère; nous nous interpellons en termes de rillettes de saumon, d’olives marinées ou de thon grillé. Au premier service, j’ai droit à une énorme crevette (la vraie gamba!) en tempura, escortée d’une salade de chou chinois et de pommes en julienne. Elle est tendre, de bon goût et même copieuse; mais il lui manque tout de même une petite sauce quelconque. Notre table embaume de fumets divers et nos commentaires vont bon train. Audrey et Vincent vantent les mérites des rillettes de saumon fumé, Michèle nous donne à goûter son nem de canard confit… Les crevettes tigrées à la plancha s’accompagnent de chorizo en rondelles et sont un vrai délice. Autant nous apprécions les légumes grillés (courgettes, poivrons, champignons…), autant nous déplorons que leur vinaigrette d’anchois soit si peu présente. Quant aux calmars, ils passeraient aisément pour un modèle de tendreté. Ils sont servis avec une sauce au citron et chipotle dont il n’y a rien à redire. Au service suivant, certains tapas reviennent – légumes grillés, olives marinées, crevettes à la plancha… Au moment des plats de résistance, mon assiette de poisson arrive, alléchante et parfumée, mais je n’ai toujours pas eu mon deuxième tapa! On s’excuse, on la remporte. Autour de moi, les côtes de boeuf font jaser. Je décline l’offre d’une bouchée, car je la connais cette pièce de viande juteuse, nappée de cette sauce brune qui mobilise toutes vos papilles. Tiens! Voici mon "fromage d’Éric en mousse", au goût délicat et d’une légèreté exceptionnelle. Il s’agit d’un chèvre servi dans un verre et couronné de muesli aux canneberges. Mon plat de résistance revient… à neuf, pourrais-je dire, car on en a préparé un autre (le précédent aurait trop cuit s’il avait été conservé au chaud). On me le sert avec de nouvelles excuses que j’accepte de bon gré: après tout, avec la foule qui se presse ici, le personnel a de quoi être débordé. Et mon assiette m’envoie au visage une bouffée de marée fraîche à peine citronnée. De l’espadon grillé! Entouré de grosses coquilles de pâtes farcies aux poireaux, bacon et câpres, puis gratinées au cheddar. À côté, une purée de petits pois. Émouvant. Mine de rien, ça vous intimide une fourchette. Je prends quelques secondes (d’hésitation ou de recueillement) à me décider. Le soupir que je fais entendre après la première bouchée attire l’attention de mes voisins de table qui, l’un après l’autre, acceptent d’y goûter. La cuisson n’a en rien affecté la suavité du poisson – dont chaque bouchée en appelle une autre. La farce des coquilles se révèle tout aussi délicate, savoureuse à souhait. Au moment des desserts, Audrey et Michèle se font servir des churros au chocolat et une pastilla (également au chocolat). Et, en guise de réparation pour la petite erreur du début, on nous amène aussi autre chose, si bien que notre table est bientôt pavée de gourmandises: macarons aux olives vertes et chocolat blanc, caramels à la fleur de sel, ganache cassis et chocolat…

Le Cercle
228, rue Saint-Joseph Est
Québec (Québec)
Téléphone: 418 575-9942
Plats de résistance: 10 à 20 $
Tapas, mets à la carte: 4 à 8 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 83,77 $

LÉGENDE

Grande table:
Très bonne table, constante :
Bonne table :
Petite table sympathique :
Correcte mais inégale :

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com