Restos / Bars

Glamour : Amour glam

Imaginez une boule miroir et un D.J. qui essaieraient de se "matcher" avec du foie gras et des grillades portugaises. C’est ce qui se passe au Glamour, résultat d’un flirt entre un lounge et un restaurant. Couple éphémère ou mariage durable?

Le Glamour a tout pour entretenir la flamme de la séduction. Dans cet écrin rouge et blanc, la fourrure, les talons vertigineux et les minijupes défilent avec ostentation. On sort son strass sans stress, on se la joue clinquant. Les lieux ont l’allure d’un one-night stand. Tout indiqué pour fêter la Saint-Valentin. Les filles sont sur leur 36, les gars, plus relax. Et plus la soirée est chaude, plus le D.J. pompe le volume. Vers 22 h, on ne s’entend plus. Normal, la place a enfilé son costume de lounge. Qu’elle gardera jusqu’aux petites heures du matin.

Et de quoi se nourrissent les Glamoureux, entre deux regards langoureux? Indices: champagne et foie gras poêlé. Mais il y a surtout un mélange d’entrées façon tapas, et une série de plats plus conventionnels (viande-légumes-sauce-féculent). Au-dessus du menu et de la carte des vins, plane un parfum du Portugal, injecté par les propriétaires justement d’origine portugaise.

À TABLE!

Afin de faire un tour d’horizon des entrées, nous optons pour l’assiette dégustation, qui nous permet de goûter à cinq tapas en même temps: deux grosses crevettes enlacées l’une dans l’autre, un calmar frit dans de la panure et présenté en de multiples morceaux reliés entre eux, quatre croûtons recouverts de deux tranches de foie gras poêlé, un cornet cartonné rouge rempli d’acras de morue qu’accompagne une salsa aux épices, et le "clou", un tartare de pétoncles et fraises dont l’amalgame est tout à fait déroutant. De cette assiette dégustation, il nous reste en finale une sensation de gras et une impression de grande cacophonie!

L’option dégustation est également offerte pour les plats principaux. Mais nous avons du mal à imaginer dans la même assiette caille, steak frites et filet mignon… Aussi, pour retrouver un peu de calme, nous changeons d’itinéraire pour nous tourner vers deux plats "classiques" de la table d’hôte: un filet de porc sauce aux figues et vinaigre balsamique, et un carré d’agneau demi-glace et framboises. Les deux viandes sont escortées par les mêmes accompagnements: une bonne purée de pommes de terre rustique et goûteuse et un monticule de chou finement tranché et revenu rapidement dans la poêle. Les deux sont réconfortants. Le porc est présenté en tronçons qui auraient eu intérêt à être un brin plus rosés, pour une plus grande tendreté. Il baigne dans une sauce épaisse, foncée et immensément sucrée. Trop sucrée. L’agneau, moins dévergondé, offre quand même un petit côté déjanté à cause des framboises entières déposées ici et là dans l’assiette. Les plats principaux sont moins échevelés que les entrées. On y retrouve plus d’harmonie. On sent le chef en meilleur contrôle de la situation, mais on le devine également à la recherche d’un style, comme un amoureux à la recherche de l’âme soeur.

Entre les entrées et les plats de résistance, le serveur nous offre, gracieuseté de la maison, un doigt de porto délicieux. Après y avoir trempé nos lèvres et apprécié le nectar, nous convenons qu’il serait plus approprié pour le dessert.

PETITES DOUCEURS

La table d’hôte affiche le terme générique "sucreries". Ce qui signifie "selon l’inspiration du moment". Ce soir-là, le chef s’est laissé inspirer par la France et nous voyons arriver sur notre table huit petites profiteroles disposées dans deux assiettes. Faits maison, dégoulinants de chocolat, les petits choux sont fourrés de crème fouettée température pièce. Trop sucrés, les mignons n’ont pas réussi à laisser un souvenir impérissable dans notre mémoire gustative.

EMBALLANT /

Le décor glamour avec ses murs rouges, ses chaises en cuir blanc, ses lustres et sa boule disco. On déroule devant vous le tapis rouge. Tous les ingrédients pour créer un bon lounge sont réunis.

DÉCEVANT /

Les plats fusion mal contrôlés qui font penser à des concoctions d’apprenti sorcier. Qui trop embrasse mal étreint.

COMBIEN? /

Pour la table d’hôte du soir, comptez environ 80 $ pour deux avant vin, taxes et service. Pour la Saint-Valentin, le chef vous réserve un repas cinq services à 85 $ par personne.

QUAND? /

De 11 h à 3 h du matin. Le deuxième étage devrait accueillir sous peu des soirées V.I.P. et afterhours.

OÙ? /

Glamour
3547, boulevard Saint-Laurent, 514 544-1321
www.glamourmontreal.ca

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com