On se glisse chez Habesha un peu comme dans une chaussure déjà usée – c’est confortable, même si ça ne paie pas de mine. Cette impression de familiarité persiste alors que la serveuse, nonchalante, vous montre une table. L’atmosphère tend au calme. D’ailleurs, la plupart des convives discutent à voix relativement basse. Le soir, en semaine, lorsque l’envie nous prend de manger ailleurs que chez soi, c’est l’endroit tout indiqué pour déguster quelques plats bien mitonnés, sans fioriture, mais surtout sans complexe aucun! Un vrai restaurant de quartier, vous disais-je?
À table!
Néophytes de la gastronomie éthiopienne, préparez-vous à une aventure conviviale et goûteuse. Cette cuisine propose toutes sortes de "ragoûts", ou "wot", à base d’agneau, de boeuf, de légumes et de légumineuses que l’on déguste à coup de morceaux d’"injera", un genre de galette fermentée à base de farine de tef. Chez Habesha, le menu donne quelques indications visuelles sur la manière de manger l’injera. En prenant un petit morceau de galette, il suffit de saisir un peu de wot avec ses doigts. Une fois que l’on s’essaye, on comprend mieux la pile de serviettes en papier qui orne chaque table!
La liste de plats chez Habesha n’est pas bien longue – une dizaine tout au plus – et les descriptions, un peu succinctes. Mon compagnon choisit l’assiette végétarienne. De mon côté, je décide de goûter le "key yebeg tibs", un plat à base d’agneau. La serveuse nous demande si elle peut servir tous les plats dans la même assiette, le mot d’ordre étant le partage. Bien sûr!
Notre grande assiette arrive garnie de monticules posés sur une galette d’injera. La sélection végétarienne est variée et colorée. On y trouve des lentilles corail, des haricots et des pois cassés, ainsi que des blettes, du chou et des carottes. Une salade de laitue et de tomates ajoute une note fraîche. Les épices ne se montrent pas trop insistantes et les préparations ont une belle texture onctueuse.
Le plat d’agneau a une couleur rouge profond et dégage une odeur riche et épicée. Plongés dans une sauce à base de tomates, d’oignons, de gingembre et de piment, les cubes de viande fondent dans la bouche – succulent! L’injera, grâce à sa texture spongieuse et à sa multitude de petits trous en surface, permet d’absorber toute la sauce. Son petit goût sur titille le palais.
Douceurs
Mauvaise nouvelle pour les amateurs de sucré: pas de desserts! Nous prendrons un thé épicé au clou de girofle et un café éthiopien bien amer et presque terreux. Pas mal, mais le café n’est pas assez chaud.
EMBALLANT /
Les plats, nourrissants et colorés, à des prix tellement bas.
DÉCEVANT /
La décoration, plus utilitaire qu’autre chose. Sans grandes dépenses, quelques touches personnelles suffiraient à revigorer le tout.
COMBIEN? /
À deux, avant taxes, pourboire et boissons, la note ne revient qu’à une vingtaine de dollars.
QUAND? /
Ouvert du lundi au vendredi de 11h à 22h, et le week-end de 11h à 23h.
OÙ? /
Habesha
1087, rue Wellington Ouest
Ottawa
613 761-6120
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