Restos / Bars

Le Panaché : Tradition repensée

Le Panaché aborde le dîneur sur un ton classique, mais son menu étonne çà et là avec quelques touches inusitées.

Comme le nom qu’il porte, Le Panaché évoque l’hybride, le mélange. Entre le bistrot et le restaurant, sa cuisine se réclame d’une tradition clairement française. Force est de constater pourtant que le menu témoigne aussi d’une ouverture d’esprit. Ce soir, je suis frappée par le manque de convivialité de la salle à manger en forme de "L", avec son aménagement disparate de meubles peu accueillants. Le serveur, attentif, informé et disponible, nous présente les options en tables d’hôte à quatre services pour les appétits normaux ou "surprise" pour ceux qui ont le goût de l’aventure.

À table!

Comme entrée en matière, un potage rustique aux lentilles brunes agrémenté de filaments d’agneau et de cumin qui rappelle un ragoût, en plus léger. L’autre soupe, un velouté au céleri-rave, arrive coiffée d’un petit monticule de haricots noirs et de tomates – une sorte de salsa. L’association du céleri-rave aux haricots noirs surprend d’abord, mais le résultat est agréable. Le légume, à la saveur délicate, se trouve bien épaulé par cette touche savoureuse.

Je poursuis avec les escargots – une spécialité de la maison. Débordant d’un ravier en pâte filo, les petits mollusques tendres baignent dans une sauce au gorgonzola onctueuse. Ma compagne se montre moins enthousiaste devant son médaillon de flétan recouvert d’une mousse au saumon. Le poisson cuit, puis refroidi, est compact et manque de goût – il aurait mérité qu’on le serve à la température de la pièce. Le fumé du saumon ressort très fortement, effaçant du coup toute la subtilité de la fine sauce à l’estragon qui accompagne le poisson.

Nos deux plats principaux arrivent à la table magnifiquement présentés. Les côtelettes d’agneau à la farigoulette, un autre plat phare du restaurant, entourent une purée de pommes de terre et des petits légumes – oignons rouges, champignons et carottes. L’agneau, cuit à la perfection, est recouvert d’une croûte à la moutarde. Le plat, qui tire son nom du mot provençal désignant le thym, goûte néanmoins plus fortement le camphré du romarin.

Le filet de boeuf à la sauce whiskey est posé sur les mêmes légumes tendres. Ici aussi, la viande est irréprochable. L’arôme du whiskey se sent bien dans la sauce agrémentée de rondelles de poireaux, mais ce n’est point désagréable. Un plat solide et classique.

Douceurs

En guise de sucré, je choisis une crème glacée au basilic garnie de coulis à la grenade et de poivre noir concassé. Rafraîchissant, avec juste assez de piquant pour titiller le palais. La crème brûlée au chocolat blanc présente une texture plutôt épaisse et proche du pouding, que je trouve moins intéressante.

EMBALLANT /

J’apprécie les petites touches inhabituelles, comme l’agencement du basilic et du poivre en dessert, ou l’ajout d’une salsa sur un velouté plus classique.

DÉCEVANT /

Le décor, vieillot et peu inspiré, qui finit par ternir un peu l’ambiance pour le dîneur.

COMBIEN? /

Le soir, la table d’hôte à quatre services varie entre 42 $ et 49 $. Le menu surprise s’élève à 90 $. À midi, la plupart des plats principaux se situent entre 16 $ et 17 $.

QUAND? /

Ouvert pour le dîner du mardi au vendredi de 11h30 à 14h30, et pour le souper du mardi au samedi de 17h30 à 22h30.

OÙ? /

Le Panaché
201, rue Eddy
Gatineau (secteur Hull)
819 777-7791
www.lepanache.ca

Lisez les propos de Sarah Cappeliez sur www.voir.ca/blogues.

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com