Restos / Bars

Le Petit Nissart : De la Toscane à Nice

De toscan, il est devenu niçois. Mais pas tout à fait. Peu importe, qu’il soit italien ou niçois (ou les deux à la fois), Le Petit Nissart est un resto de quartier sympa et pas trop cher qui nous aide à amorcer le dernier droit de l’hiver.

Le Petit Nissart fait partie des restaurants de quartier qu’on aime, dans la lignée des petites perles qui s’établissent discrètement dans des rues transversales, que l’on découvre au hasard d’une promenade ou parce qu’un ami nous en a chuchoté l’adresse à l’oreille, comme un secret. Et à force de les fréquenter, ils deviennent, sans qu’on s’en rende compte, une extension de notre salon.

Vous n’en avez jamais entendu parler? Mais si. C’est juste qu’il a changé de nom. Il s’appelait auparavant Le Petit Toscan. Avant que le propriétaire le vende à ses employés. Le chef n’a pas changé. Tout comme les lampes orangées, que l’on dirait en bois translucide, et les planches brutes peintes en brun, deux éléments qui offrent un contraste harmonieux entre contemporain et rustique. N’ont pas changé non plus la micro-terrasse, ouverte aux beaux jours, ni la carte des vins italienne. Quant au court menu, il reste sensiblement le même. Quoique… depuis le changement de garde, quelques plats provençaux soient apparus à la carte.

À TABLE!

Pour nous faire patienter, une corbeille de petits pains chauds tout droit sortis du four nous fait de l’oeil. Pendant que nous mettons à jour nos potins, nous ne pouvons résister à la tentation de tremper un bout de pain aux olives maison dans une petite soucoupe d’huile d’olive et vinaigre balsamique.

Vient le temps de commander. Comme antipasto, je choisis la soupe du moment, un potage au fenouil et céleri à la fois subtil (le goût du céleri n’est pas trop fort) et onctueux. Les saveurs sont fines, l’équilibre est obtenu. Mon invité opte pour la tarte fine de courgettes, tomates confites et fromage de chèvre. La "tarte" est en fait un long pavé rectangulaire de pâte filo que l’on a tartinée d’une mince couche de fromage de chèvre et sur laquelle sont déposées des tranches de tomates et de courgettes fondantes. Deux traits de crème sure allongée et parfumée à la ciboulette encadrent le pavé. Il est accompagné d’une petite salade de coeurs d’artichauts badigeonnés de vinaigre balsamique de très bonne qualité. Encore là, l’équilibre est atteint.

Nous déclinons l’offre des primi piatti qui incluaient, entre autres, des linguinis à l’encre de seiche et un risotto au chorizo, pour sauter directement aux secondi. Pour mon invité, un doré de mer, et pour moi, un pot-au-feu de veau. La pièce de poisson est d’une bonne épaisseur. Déposée sur quatre petits rouleaux d’aubergine, elle est accompagnée d’un petit bloc de semoule de maïs (plus fine que de la polenta) et d’un verre de cappuccino de fumet de poisson. C’est très fin, même si mon invité aurait préféré le poisson un tantinet moins cuit. Mon pot-au-feu est servi dans un bol creux. Il s’agit d’un mélange de viandes effilochées (jarret et palette) cuit en croûte d’herbes. Les fibres ont été façonnées en forme de disque épais (environ de la grosseur d’une rondelle de hockey). Coiffée de blancs de poireau fondants et d’une macédoine de carottes et navets, la pièce baigne dans son jus de cuisson. C’est réconfortant, mais à mi-parcours, le jus est entièrement absorbé par l’effiloché, laissant la viande un peu sèche en bouche.

PETITES DOUCEURS /

Italien, le tiramisu est servi dans un gros verre carré. Onctueux et riche, il est parfait. Français, le fondant au chocolat avec son coeur de caramel se présente nappé d’une sauce au chocolat épaisse et tiède. La pointe de caramel est très subtile, presque imperceptible. La densité du chocolat est allégée par des mini-boules de crème glacée à la vanille. C’est sympathique et, encore là, réconfortant.

EMBALLANT /

L’ambiance cosy: on se sent comme chez soi ou chez des amis.

Les petits détails qui font la différence, comme le pain maison qui sort du four ou encore la possibilité de goûter le vin au verre avant de le consommer.

DÉCEVANT /

À l’époque du Petit Toscan, les plats étaient décontractés, ce que j’aimais bien. Depuis que le restaurant a changé de nom, le chef s’est mis à travailler davantage les assiettes en raffinant les présentations pour leur donner une allure plus fancy. On sent une volonté de franciser un menu pourtant italien. On en perd son latin… Alors, ce restaurant, il est provençal ou italien?

COMBIEN? /

Pour deux, avant taxes, vin et service, comptez environ 70 $ si vous prenez antipasti, secondi et dolci. Si vous ajoutez des primi, prévoyez une trentaine de dollars de plus. Très abordable, la carte des vins, entièrement italienne, compte 10 choix de vins au verre (sur 14 propositions).

QUAND? /

Le soir seulement jusqu’à l’arrivée des beaux jours. Des lunchs seront servis lorsque la terrasse sera ouverte.

OÙ? /

Le Petit Nissart
4515, rue Marquette
514 523-7777

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com