Restos / Bars

Macaroni Bar : Drôle de poutine

Les fans du genre ne seront sûrement pas déçus par le tout nouveau Macaroni Bar, un énième resto branché de la Main montréalaise.

Vous connaissiez le 55°? Le Savannah? Leur point commun, un seul endroit: le 4448, boulevard Saint-Laurent. Un endroit de rêve, pile à l’angle de l’avenue du Mont-Royal. Grande terrasse bourrée de potentiel, mais dissimulée derrière un panneau à vendre au projet immobilier le plus offrant. Un drôle de lieu, donc, qui a vu passer pas mal de restos ces dernières années, depuis la fermeture du mythique Bouchon. Alors qu’a-t-on fait de la grande salle, cette fois-ci? Les hautes boiseries et les murs ont été blanchis à grands coups de rouleau, on a installé des tables blanches et des chaises noires chromées, un bar aux miroirs biseautés et aux lumières clinquantes. Léger effet kitsch dans les sièges de velours, staff directement puisé dans la longue liste des aspirants à Occupation double (ou à Loft Story?), carte à l’accent italien un peu bling-bling. Que voulez-vous, c’est cliché, mais un peu vrai. Les fins de semaine, le volume monte, dans une ambiance très supperclub. On vous aura prévenus.

AU MENU

Non, sérieusement, on a l’air de ne pas trop fréquenter le coin, mais ça frappe. Les serveuses, généreuses au balcon, ont d’immenses jambes très minces, maladroites sur leurs talons vachement hauts. La jupe est courte et moulante, à jurer que c’est fait exprès. Les gars sont vêtus plus sobrement, mais semblent sortis du catalogue Sears. Très impressionnant, le casting. Gentil, aussi. Très poli et souriant. Les clients, cela dit, sont aussi bien habillés que les employés. Beaucoup de noir, classe, aux touches dorées. La musique, très présente, renforce la tendance bar. Ce qui n’empêche pas la carte d’être riche en appâts de toutes sortes. Un menu à l’italienne qui décline une bonne liste d’entrées, de pizzas, de pâtes, de viande et un peu de poisson. En entrée, soupe du jour, mini-hamburgers, côtes levées, tartare de saumon, thon aïoli et gingembre, tempura de crevettes et calmars frits, évidemment. Tous les chemins mènent à Rome, c’est connu. Nous, on a absolument voulu tester le plat qui deviendra sûrement vedette: la poutine de gnocchis. Surprenant, n’est-ce pas? Imaginez donc des gnocchis frits baignant dans une abondante sauce au bouillon de veau crémeuse qui enrobe des crottes de fromage Saint-Guillaume tout frais. Cochon, non? J’ignore s’il fallait vraiment frire les gnocchis avant, mais c’était surtout gras. Pas mauvais, mais gras.

Une autre entrée, plus ludique: les lollipops di maiale brasato, des suçons au porc braisé. Les quatre petites boules sont présentées debout, plantées dans une planche en bois. Une sauce type teriyaki sucrée permet de les tremper avant de mordre dans cette pâte mince, frite, farcie de porc braisé effiloché. Amusant, mais pas si convaincant.

On ferait mieux de vous prévenir: les plats sont servis en portions très généreuses. Il faut donc avoir un appétit costaud pour faire suivre ces entrées de plats de pâtes comme ces quatre grands medaglioni de veau nageant dans une sauce aux champignons encore une fois bien crémeuse et luxuriante. La pâte est très al dente et la sauce, un peu lourde. Pas subtil.

Cherchez bien le risotto du jour: il est caché dans la liste des pâtes. Aux cèpes et huile de truffe. Chic, chic, chic. Vous ai-je déjà dit que l’huile de truffe, qui épate facilement la galerie, n’est pas un produit de luxe? L’arôme de truffe, blanche ou noire, se vend pour pas cher chez les grossistes en ligne (faites une recherche), et il est simplement ajouté à de l’huile d’olive, puis vendu à vil prix. Pourtant, ce n’est que de l’arôme. Ici, donc, on l’ajoute en quantité généreuse, merci. Comme un parfum dont on s’asperge trop, ça finit par lever le coeur. Le risotto en question, ainsi, est très crémeux, visiblement enrichi d’une sauce à la viande. Les grains de riz sont à la fois croquants et moelleux. C’est donc savoureux mais trop salé. Flûte et re-flûte! Est-ce que je radote?

AU DESSERT /

Si vous avez été bien sages avant, il y a de la crème brûlée ou du pouding au chocolat, accompagné de glace à la vanille. Et une curieuse pizza au Nutella. Franchement, on n’a pas osé, on n’en pouvait plus.

EMBALLANT /

C’est bien situé, c’est évident. Le service est très gentil, je le répète. Et on peut toujours s’en sortir pour pas trop cher en pigeant dans la liste des pizzas, six variétés classiques et une plus originale, à la viande fumée.

DÉCEVANT /

Un peu grossier, comme cuisine. On trouve de quoi plaire à tout le monde, mais rien ne semble vraiment exécuté dans la finesse.

COMBIEN? /

À partir de 30 $ pour le trois services habituel. La carte des vins offre une sélection correcte à partir de 35 $.

QUAND? /

Du mardi au dimanche, à partir de 17 h

OÙ? /

Macaroni Bar
Au 4448, boulevard Saint-Laurent
Réservations recommandées: 514 287-0287

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com