DJ Champion habitait au cinquième étage, Patrick Watson au premier. Ils ont fait leurs premières armes au rez-de-chaussée, sur la terrasse du Laïka. On connaît la suite. Avec eux, des dizaines d’autres artistes aujourd’hui reconnus ont un jour animé les soirées du bar le plus branché du boulevard Saint-Laurent, quand ils n’en ont pas nettoyé le comptoir. Dix ans plus tard, le Laïka ne désemplit pas et se paye même le luxe de grignoter de l’espace.
1999. Le Café Méliès ferme boutique, et avec lui le lieu de rendez-vous privilégié des artistes montréalais. Bruno Ricciardi-Rigault, des années au coeur du développement culturel au compteur, décide de reprendre le flambeau. Avec lui, un comparse, Samuel Lambert. À deux, ils ouvrent le Laïka sur Saint-Laurent, angle Duluth, bouffe et boissons à prix abordables, heures d’ouverture extensibles, D.J. aux platines tous les soirs.
Musique. Dès le départ, le Laïka devient central pour la jeune scène électro montréalaise avide d’expérimentations. Les D.J. se succèdent et s’exportent. Maüs y fait sa première prestation, Akufen et Frivolous, leurs premières armes. "Ils sont huit à Berlin maintenant", lance Bruno. Pas peu fier. Plus tard, ce sont les vidéastes, parmi lesquels Patrick Bernatchez. On projette des vidéos sur les murs du bar, sur les fenêtres. Le lieu deviendra exigu, il faudra trouver plus grand, ce sera la Société des arts technologiques (SAT), que Bruno crée en 2000 pour "lier toutes les technos".
C’est aussi au Laïka que naît le festival Mutek. Sur la terrasse. Là encore qu’ont lieu les premières soirées d’Urler.TV, collectif de vidéastes Web allumés. "C’est magique, dit Bruno, modeste. Des tas de projets prennent forme ici d’une rencontre qui n’aurait pas eu lieu sinon." Ici, on vient travailler, parce que "c’est quatre fois plus payant que travailler entre ses quatre murs", et aussi parce que, depuis cinq ans et avant tous les autres, l’accès Internet y est gratuit.
On y parle japonais aussi, et italien, allemand, anglais, bien sûr. Un quart de clientèle internationale, plusieurs générations de fidèles. "Ils reviennent, avec leurs enfants. C’est bien, un lieu ouvert, pas snob. D’ailleurs, regarde, rien n’a changé depuis 10 ans, même déco, mêmes banquettes un peu scrapées." Du vrai, quoi.
Laïka fête ses 10 ans
Le 21 mars à la SAT
Musique: DJ Bleuchut, Champion, Christian Corvellec, Claire (Isis), Ludaxpack, Lugs, Mighty Kat, Mike Mind, Mir, Poontz, Pfreud, SlimJim, SoundShaper, Thermos, Vincent Lemieux, Yoyowho et des invités spéciaux; images et vidéos: Baillat Cardell & fils; This Is Not Design.
www.laikamontreal.com ou www.sat.qc.ca
JEUDI 19 MARS /
Cherry (417, rue Saint-Pierre): Radio Slave, Bender et OSG
VENDREDI 20 MARS /
Circus Afterhours (917, rue Sainte-Catherine Est): Tranceformers avec Sied Van Riel et Greg Downey
SAMEDI 21 MARS /
SAT (1195, boulevard Saint-Laurent): Le Laïka célèbre ses 10 ans (16 D.J., dont Mighty Kat, Vincent Lemieux, Champion, Pfreud)
DIMANCHE 22 MARS /
Café de Lima (6409, rue Saint-Hubert): Les Dimanches Panafrican Jazz
LUNDI 23 MARS /
Quai des Brumes (4481, rue Saint-Denis): Angélique Duruisseau
MARDI 24 MARS /
Club Balattou (4372, boulevard Saint-Laurent): Empress Deeqa et Gotta Lago
MERCREDI 25 MARS /
Commission des Liqueurs (3435, boulevard Saint-Laurent): Les Mercredis Mashupmix (Calendrier: Marie-Claude Marsolais)