L’Afrique du Sud fête cette année son 350e anniversaire viticole. C’est en 1659, près du Cap, que la première récolte de raisins de muscat pour l’élaboration d’un vin blanc eut lieu.
CLIMAT IDÉAL
Sachez que le volume de vin produit en Afrique du Sud classe le pays au 9e rang mondial. La région méridionale du pays, où l’on cultive la vigne, bénéficie d’un climat méditerranéen, et comme les automnes y sont chauds et secs, ils favorisent une lente maturation des raisins, produisant ainsi des vins dotés d’une remarquable intensité des saveurs et des parfums. Les variations de température entre le jour et la nuit permettent également de conserver une acidité bien marquée qui confère au vin structure et fraîcheur.
LES PRINCIPAUX CÉPAGES
L’Afrique du Sud fut longtemps réputée pour sa production majoritaire de vins blancs, mais la demande mondiale et l’adaptation des terroirs aux bons cépages ont changé la situation. En 1997, la production de blancs représentait 80 % du volume total. Dix ans plus tard, les blancs avaient régressé à 56 %, laissant la place, de toute évidence, aux cépages rouges de plus en plus à la mode. Les cépages dominants, comme dans la plupart des régions viticoles du Nouveau Monde, demeurent les classiques internationaux. Pour les rouges en progression, le cabernet sauvignon (13 %) prime, mais semble-t-il qu’il sera bientôt dépassé par le branché shiraz-syrah (10 %). Suivent de près le merlot (7 %) et un cépage local issu du croisement de pinot noir et de cinsault, l’original pinotage (6 %). Quant aux blancs, le réputé chenin blanc, malgré sa polyvalence (de sec à liquoreux), perd des parts de marché (19 %). Le chardonnay (8 %) et le sauvignon (8 %) ont la cote et assurent variété et qualité.
RÉVOLUTION QUALITATIVE
Un nombre croissant de producteurs consciencieux optent pour la culture biologique ou biodynamique. Le respect des sols, le contrôle des rendements et la recherche de la maturité complète du fruit représentent les nouvelles tendances sud-africaines. Les rendements sont limités naturellement grâce à la sécheresse et la chaleur, ce qui oblige bon nombre de producteurs à l’irrigation des vignobles.
Depuis une dizaine d’années, une révolution qualitative tranquille permet de produire des vins offrant davantage de matière et de caractère. L’avenir des vins sud-africains semble en bonnes mains. Une nouvelle vague de petits producteurs consciencieux à la recherche de qualité supérieure élaborent des pinards particulièrement impressionnants: De Trafford, Boekenhoutskloof, Ken Forrester, Newton Johnson, De Toren, etc.
De plus, quelques maisons établies depuis belle lurette poursuivent leur ascension qualitative. Pour confirmer cette tendance, vous n’avez qu’à dénicher quelques bons crus produits par Kanonkop (spécialiste du pinotage) et par les wineries de l’excellent district de Constantia (Groot Constantia, Klein Constantia et Constantia Glen).
DEUX STYLES
Les vins d’Afrique du Sud plaisent aux palais à la recherche de fraîcheur et de finesse et évoquent souvent ceux du Vieux Continent. Leur structure et leur élégance rappellent les vins européens, que bon nombre d’amateurs d’ici dégustent plus souvent qu’autrement. Cependant, l’Afrique du Sud produit également des vins de style Nouveau Monde; des produits amples, joufflus et gorgés de soleil, semblables aux crus provenant d’Australie, du Chili, d’Argentine et de Californie.
L’Afrique du Sud compte tout près de 500 vineries et une cinquantaine de caves coopératives. D’excellents vins effervescents élaborés selon la méthode traditionnelle champenoise surprennent et sont également à surveiller.
QUELQUES BONNES BOUTEILLES
Voici quelques vins dégustés récemment et avec lesquels vous pourrez constater que bon nombre de pinards sud-africains se comparent favorablement aux meilleurs d’ailleurs.
DEUX BLANCS /
Viognier 2007 Coastal Region
Fairview, 10745559, 22,05 $
/88
Dans un ensemble bien boisé, son nez exhale les fruits à chair jaune tels que la pêche et l’abricot. La tendre acidité et la pointe d’amertume assurent fraîcheur et élégance. Un vin à la fois riche et séduisant, doté de caractère et de persistance. Les pétoncles légèrement safranés créeront l’harmonie recherchée.
Chardonnay 2008 Simonsberg-Stellenbosch
Le Bonheur, 710780, 15,95 $
/87
Particulièrement frais et savoureux, ce très beau chardonnay induira bon nombre d’amateurs de bourgognes dans l’erreur. À peine boisé, son nez de fruits blancs bien mûrs séduit. Une fraîche acidité assure un bel équilibre dans un ensemble charmeur doté d’une surprenante persistance. Très bon rapport qualité-prix. Un accord parfait avec le saumon grillé.
ET DEUX ROUGES /
Cabernet Sauvignon 2007 Coastal Region
Fleur du Cap, 969097, 15,65 $
/87
Excellent rapport qualité-prix, ce cabernet charme par sa rondeur et ses saveurs souples, presque sucrées. Son nez évoque fumée et poivron, dans un ensemble boisé bien dosé. Ici, c’est l’expression du fruit qui est mise de l’avant. Texture veloutée, tendre acidité et bon équilibre. Harmonie assurée avec les côtelettes d’agneau grillées.
Cabernet Sauvignon 2005 Simonsberg-Stellenbosch
Le Bonheur, 710731, 25,95 $
/89
Superbe nez de fruits noirs, relevé de notes animales et de fumée. Un vin solide et délectable, doté de tannins soyeux. Une bonne structure annonce un certain potentiel de garde (de 3 à 5 ans). Le contre-filet de boeuf simplement grillé créera l’harmonie recherchée.