Aviez-vous, avant cela, un autre restaurant? Oui, Phénicia, sur Myrand… Ça y est! C’est là que j’ai déjà vu ce tableau! Il me revient tout à coup des souvenirs parfumés… Le salon marocain à l’entrée… Une fabuleuse soupe aux risonis, une brochette d’agneau et de poulet qui se mangeait avec passion… Émouvant, tout cela, non? "Veux-tu un kleenex?" rigole mon amie. Je n’ai pas entendu. Débarrassé des appréhensions qui me hantent à chaque visite d’un nouveau resto, je reprends la lecture de la carte avec une curiosité plus… active. Tout m’y semble nouveau: plats marocains et tunisiens – poulet, merguez, légumes, salades, brik à l’oeuf, soupes… Sans oublier la pastilla aux poulet et amandes, le gigot d’agneau au romarin, le tajine berbère à l’agneau, le tajine de poisson aux citrons confits, la quiche berbère, l’assiette de grillades, plus les chapatas maison, pitas et paninis diversement garnis, gyros, ojja merguez, falafel, hoummos, salades-repas… Je note en passant les jus embouteillés (mangue, goyave, pamplemousse), le lait aux fraises, le lait au chocolat bio, les thés (à la menthe, aux pignons et aux amandes grillées). Le temps de passer notre commande et de zyeuter ce qui se mange autour de nous, ma crème de carotte s’amène, empanachée d’une vapeur que j’aspire à plein nez comme on hume l’air de la campagne par un beau matin de vacances. Fumet grisant, s’il en est. Il va de pair avec ce goût franc d’un potage maison pour lequel on n’a pas lésiné sur les légumes… ni sur la qualité du bouillon de base. Le dosage des épices et aromates: parfait. J’en dis autant de cette texture veloutée où ne subsistent ni grumeaux ni fibres. Du coup, j’éprouve une attirance irrésistible pour les petits pains chauds qui débordent de la corbeille – croûte mince et craquante, et non pas élastique comme certaines. J’en abuse. Mon amie a choisi pour sa part une entrée de feuilles de vigne dont j’apprécie la "mesure"… en termes d’acidité. À côté, dans l’assiette, une petite salade et du tzatziki servi dans une calotte d’oignon rouge. Nos plats de résistance ne sauraient tarder. En attendant, j’examine rapidement ce décor soigné et dépouillé. Les chaises sont confortables; les tables, exiguës. Des lanternes colorées pendent du plafond. Le tajine est là, exhalant ses parfums chauds. Il est aux keftas, deux énormes keftas. Autour de ces derniers se pressent une salade grecque, des pruneaux, des asperges, olives noires, haricots verts, courgettes et tomates, plus une portion de semoule assaisonnée et semée de pois chiches. "Ça goûte le vrai", commente mon amie après deux ou trois bouchées méditatives. À mon tour d’apprécier les saveurs multiples de ce plat longuement mijoté dans une sauce bonifiée par le suc de la viande et le jus des légumes. Là encore, aucun excès d’assaisonnement. Le harissa, il attend tout près, dans une saucière. J’avais opté pour l’assiette shish taouk: imposante, garnie de salade grecque, de bok choy, de salade grecque et, pour moi aussi, de la semoule et des pois chiches. De fines tranches d’oignon rouge se mêlent au poulet qui, bien assaisonné, se révèle à mon sens un peu sec. À la fin du repas, nous n’hésitons pas à commander une bousa, dont on nous a vanté les mérites et qui, vraiment, vaut le coup d’oeil et le coup de cuiller. C’est une "crème à l’oeuf", nuancée de chocolat, garnie de pignons, d’amandes grillées, de fraises, de mûres, de pommes en tranches et d’une cigarette russe. Pur délice!… Café filtre et thé à la menthe suivent. Et la maison nous offre un digestif tunisien… "pour souligner les retrouvailles".
Au port de La Goulette
1201, 3e Avenue
Québec (Québec)
Téléphone: 418 524-7070
Menu du jour: 12,50 $
Avec un verre de vin: 15,50 $
Table d’hôte: 18,95 à 23,95 $
LÉGENDE
Grande table:
Très bonne table, constante :
Bonne table :
Petite table sympathique :
Correcte mais inégale :
Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com