Restos / Bars

Atelier : Audace et découvertes

Atelier: ce nom évoque bien le côté innovateur et original de ce restaurant aux plats fascinants et enjoués.

À ses débuts en novembre 2008, l’Atelier a certes fait couler beaucoup d’encre. Un menu long d’une douzaine de services, un penchant pour des outils peu conventionnels et pour des techniques et technologies hypermodernes en cuisine – il y avait de quoi! Avec ce restaurant ambitieux créé par le chef Marc Lépine, Ottawa se distingue vraiment sur la scène gastronomique expérimentale, souvent associée à ce qu’on appelle "la cuisine moléculaire".

Dans un bout banal et peu attractif de la rue Rochester, l’Atelier présente une façade extérieure peu remarquable. Maison toute simple et sans enseigne – cultiverait-on une nonchalance calculée?!

Le décor n’enlève pas vraiment de cette impression d’un club réservé aux initiés, avec sa sobriété élégante, certes, mais qui dégage une certaine froideur – mur ondoyant en acier inoxydable et teintes grises et blanches à l’appui.

À table!

Heureusement, l’accueil – d’une bienveillance et d’un naturel rafraîchissants – fait rapidement disparaître ce sentiment. Une passion anime assurément tous les employés du restaurant. Les serveurs, au rôle essentiel, font preuve d’un engagement total auprès des clients. Ils s’activent à présenter et à décrire les plats avec tout l’enthousiasme et la candeur nécessaires à ce type de menu. Bravo!

Impossible pour moi de vous décrire le menu en entier – je manque de place, et puis ce serait futile, puisque les plats changent régulièrement. Allons-y plutôt avec l’allure générale du menu, et quelques-uns des plats les plus intéressants.

Notre repas débute avec des amuse-bouches, dont un ravioli transparent à base de gélatine renfermant des morceaux de figue rouge et d’orange sanguine, de la compote d’abricots et des éclats d’amande. Pas aussi goûteux que ça en a l’air, mais esthétiquement superbe.

Cela se poursuit avec une soupe… au maïs soufflé! Puis, quelques entrées, dont du porc effiloché servi avec un gnocchi au chèvre et une purée de topinambours. Le "Mike’s Hard Lemonade" – clin d’oeil double à la boisson et au chef pâtissier du restaurant – est un granité de vodka et de citron qui permet la transition vers les plats principaux.

Le carpaccio de boeuf avec émulsion de parmesan et crème de moutarde plaît beaucoup, mais la viande de bison, cuite sous vide, est décidément la star de la soirée. Viande tendre et rosée, pomme de terre bleue, pleurotes du panicaut, purée de céleri-rave – la composition frise la perfection, et les goûts aussi.

Douceurs

Desserts très rigolos. L’un joue sur les saveurs du petit déjeuner, y compris bacon, oeufs et pain grillé beurré. L’autre sur des goûts jamaïcains – rhum, oui, mais aussi épices "jerk" (!), lime, piment de la Jamaïque, ananas et noix de coco. Enfin, une mignardise chocolat-menthe à l’instar du célèbre "Peppermint Pattie". Trois heures qui se sont envolées comme de rien!

EMBALLANT /

La précision, le soin et l’esthétique des plats. Le plaisir évident que prend le personnel à surprendre et titiller le dîneur.

DÉCEVANT /

Les serveurs font de vrais efforts en français, mais tout le reste – menus et site Web – est en anglais seulement.

COMBIEN? /

Le menu à 12 services coûte 75 $ par personne.

QUAND? /

Ouvert du lundi au samedi pour le souper uniquement. Réservations requises.

OÙ? /

Atelier
540, rue Rochester
Ottawa
613 321-3537
www.atelierrestaurant.ca

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com

Lisez les propos de Sarah Cappeliez au www.voir.ca/blogues.