Restos / Bars

Bistros & tavernes : Santé!

Voir est allé boire quelques bières dans une taverne et un bistro de Sherbrooke. Repaires tranquilles? Au contraire.

Vendredi, l’heure de pointe du midi vient à peine de se terminer à la Taverne Alexandre. Un homme s’ébroue entre les tables, l’air préoccupé. "Cherchez-vous quelque chose, M. Ellyson?" M. Ellyson, c’est le propriétaire. "Je cherche la chaise qu’un client a soulevée avec ses dents, y a des traces à l’intérieur du dossier. J’ai beau leur jurer, les gars ne me croient pas."

"C’est moé qui est assis dessus!" s’exclame Bob, la jeune vingtaine, pantois devant de véritables traces de canines dans le dossier de sa chaise. "J’gagne-tu quelque chose?" "Moé j’essaierais de me faire oublier, lui réplique, pince-sans-rire, un régulier. Ça veut dire qu’y faut que tu ramasses le bill de tout le monde."

Des moments de la sorte, on en vit ou en invente pour mieux les raconter depuis 20 ans à la Taverne Alexandre. Hommes d’affaires, employés de bureau ou d’usine, cols bleus ou blancs et retraités y mangent le meilleur smoked meat du grand Sherbrooke en buvant une flûte de blonde, avec ou sans jus de tomate. "On a le dernier permis de taverne au Québec, raconte Mathieu Bergeron, le plus jeune serveur de l’endroit, derrière le comptoir. On ne peut pas servir autre chose que de la bière."

Une restriction qui, à voir le nombre de pichets que Mario, Denis et Luc coulent les soirs de hockey, ne gêne pas la horde d’étudiants fringants vêtus de chandails du Tricolore qui prennent d’assaut l’établissement. "T’aimes mieux le Nascar ou le soccer?" demande Mathieu à un client, en changeant les chaînes de la télévision derrière le bar. On ne le surprendrait pas à poser une telle question un jeudi soir de novembre!

PIANO-BAR

Ce n’est pas la voix de stentor d’Henri Bergeron que l’on entend en passant la porte des Beaux Dimanches mais, la plupart du temps, le son d’un vieux piano droit sur lequel se dépense un habitué.

Détenteur d’un des plus vieux permis de bar à Sherbrooke, le bistro de la Dufferin est comme un vieil air de blues: stable, chaleureux. Piquant aussi, du moins quand on commande un hot-dog européen, préparé avec les saucisses de William J. Walter.

Un vieil air de blues que l’on distingue lors d’une des nombreuses soirées musicales que l’on y tient: mardi jam session, jeudi jazz, samedi chansonnier. Un blues qui calme ceux qui, parfois, ne passent plus dans la porte.

Carnet d’adresses /

Taverne Alexandre
440, rue Alexandre

Les Beaux Dimanches
256, rue Dufferin