Restos / Bars

Café Daylight Factory : Bruncher à l'ombre d'un oranger

Depuis quelques semaines, on peut bruncher au Café Daylight Factory. Raison de plus pour découvrir son élégante et grandiose terrasse digne d’un magazine de déco. Un secret bien gardé.

Petit et discret, le Café Daylight Factory a cependant l’envergure d’un grand. À l’intérieur, on est à Montréal, mais on pourrait aussi bien être à New York. Les plafonds, planchers et poutres verticales sont en béton, vestiges d’une ancienne manufacture. Les tonalités du mobilier – des banquettes de cuir crème et mastic et des chaises de plastique poussin – se marient au gris pâle du béton. Les rideaux, de lourds pans de feutre gris ardoise, complètent le décor. Seules les peintures de Julie Thériault apportent une touche de couleur à cet intérieur sobre, austère et contemporain. Angelo Rindone, également propriétaire de Bu et du Caffè della Posta, dirige le Daylight avec son compère Alexandre Tomaras.

Avec son décor post-industriel, ses petits plats sympas, son âme italienne et sa terrasse de rêve où pousse un oranger en pot, le CDF gagnerait à être davantage connu. Pour le moment, ce sont principalement les travailleurs et les résidents du Quartier international qui le fréquentent sur l’heure du lunch. L’ouverture récente les samedis et dimanches pour le brunch risque d’attirer d’autres clientèles. Il n’y a pas encore de file d’attente. Profitons-en!

À TABLE!

On démarre le brunch avec un mimosa ou un nectar de mangue ou de pêche. Actuellement, les jus proviennent du commerce, mais on nous promet que d’ici quelques semaines, des jus frais pressés seront servis. La machine a été commandée, on attend juste qu’elle arrive d’Italie.

Le menu se décline en une dizaine de propositions salées et sucrées. À quatre, nous nous partageons le top 4: une frittata aux légumes, des oeufs bénédictine, des crêpes au gruau et du pain doré au fromage de chèvre.

Farcie aux asperges, champignons, oignons et brie, la frittata est moelleuse et goûteuse. Le fromage lui donne du caractère. Elle est servie avec une salade de jeunes feuilles d’épinard touillées avec une vinaigrette maison, huile d’olive et vinaigre balsamique de qualité. Les oeufs bénédictine se présentent sur un nid de rösti et tranches de saumon fumé. La sauce hollandaise est un peu figée, mais les oeufs sont coulants à souhait. Ils sont également accompagnés d’une salade mesclun où les feuilles d’épinard dominent.

Les crêpes au gruau arrivent en petits disques d’environ 6 pouces de diamètre. À cause de la présence du mot "gruau" dans la description du plat, nous nous attendions à avoir des crêpes assez rustiques, de style pancakes. Celles-ci sont plutôt minces (mais pas autant que des Suzette) et moelleuses à l’intérieur. Elles viennent accompagnées d’une colline de fruits frais (fraises, melon miel, mûres, caramboles). Surprise: les fruits sont mûrs à point, colorés et juteux. C’est tellement fréquent de se voir servir des fruits "mûris de peur"! Pour faire honneur aux crêpes, nous les inondons de sirop d’érable.

Il y avait bien au menu du pain doré classique mais, poussés par la curiosité, nous nous sommes laissé tenter par l’autre proposition de pain doré, celle qui nous paraissait inusitée: deux tranches de pain sont dorées dans une poêle avec, entre les deux, une mince couche de fromage de chèvre fondu. Le "sandwich" est recouvert d’une confiture chaude de bleuets. La formule est intéressante, hormis le fait que l’intérieur du pain reste blanc. On devrait plutôt parler d’un pain "semi-doré".

Le top 4 a été rapidement englouti, arrosé de multiples allongés et latte dignes des meilleurs cafés d’Italie. Agréable et sans prétention, le brunch du CDF offre un bel équilibre entre les plats classiques et quelques incursions hors des sentiers battus. Par-dessus tout, on apprécie les efforts du chef (italien) pour nous offrir des produits de première fraîcheur et de grande qualité.

PETITES DOUCEURS

La carte du brunch ne présente pas de desserts à proprement parler. Il y a des propositions sucrées, comme des crêpes au Nutella. Sur semaine à l’heure du lunch, la petite carte des desserts offre une tarte au chocolat et un tiramisu (faits chez Bu), et une tarte au citron réalisée sur place. Comme tout le reste, c’est honnête, beau, bon et pas trop cher.

EMBALLANT /

Les sympathiques serveurs et serveuses, pour la plupart dans la jeune trentaine, qui vous reçoivent comme si vous étiez des amis.

Bien qu’on se trouve dans le Quartier international, l’offre du CDF est honnête: ce n’est pas ici qu’on s’enfle la tête et qu’on gonfle les prix.

On n’attend pas encore en file. Peut-être un jour? Les travailleurs du centre-ville savent qu’il faut impérativement réserver pour avoir une place à l’heure du lunch.

DÉCEVANT /

Que ce ne soit pas plus connu?

COMBIEN? /

Les prix varient de 3 $ pour un muffin maison à 16,50 $ pour deux oeufs bénédictine servis sur un nid de rösti et saumon fumé. C’est tout à fait raisonnable pour la qualité offerte.

QUAND? /

Les brunchs sont servis les samedis et dimanches, de 10 h à 15 h. Du lundi au vendredi, le resto est ouvert le midi seulement.

OÙ? /

Café Daylight Factory
1030, rue Saint-Alexandre
514 871-4774
www.daylightfactory.ca

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com