Restos / Bars

La Grolla : Fondre de bonheur

Le restaurant La Grolla de Sainte-Foy a ouvert ses portes depuis peu. Il reste digne de son aîné, bien qu’on ne puisse plus parler de "petit resto suisse".

Dans ce vaste local intelligemment aménagé, les murs de pierre, de brique et de béton font bon ménage avec le bois neuf. Des clarines de tous formats ponctuent ce décor sobre et beau. Trois salles à manger thématiques se partagent l’espace. La première, dotée d’un foyer, fait allusion aux montagnes, comme en témoigne sa grande murale alpestre. Nous nous trouvons dans la deuxième, "vouée" aux fromages. À ma gauche, un muret à peine plus haut que notre table laisse voir une partie de la troisième salle, dédiée à la vigne. La clientèle, variée, se compose de couples et de petits groupes. L’accueil fut souriant, cordial, irréprochable; le service le sera tout autant au cours de la soirée. Mon amie s’est fait servir un verre de vin rouge sud-africain (Two Oceans, cabernet sauvignon-merlot, 2008). J’ai droit à un bock traditionnel pour ma Swiss Mountain blonde et légère. La carte est grande et… très ordonnée, pour ne pas dire policée. Fondues, raclettes et pierrades s’y suivent et ne se ressemblent pas vraiment. Les viandes sont de qualité AAA et tous les fromages, importés de Suisse. Cela dit, le choix n’en reste pas moins difficile. On croit se décider pour une fondue suisse aux bolets et cognac, mais on se laisse distraire par une autre, aux morilles, sinon par une chinoise ou par une raclette valaisanne. Il y a aussi le papet vaudois, plat traditionnel à base de poireaux et de pommes de terre, dont notre serveur nous fait une salivante description. Je suis sur le point de céder, mais le souvenir des pierrades me revient et emporte ma décision. Reste à choisir une entrée parmi les champignons farcis à la viande des Grisons, tartelette saviésanne et planchette valaisanne. Tout cela pour en arriver à opter pour des escargots à l’ail gratinés. Mon amie ne s’est pas compliqué la vie. Une fondue suisse valaisanne avec planchette de charcuteries: ça lui suffit. Mon entrée arrive brûlante dans une escargotière blanche posée sur un socle de bois. Chacun, dans sa petite niche, s’auréole de gruyère fondu, gratiné, doré. Les deux premiers, encore trop chauds, semblent laisser toute la place au fromage. Avec les suivants, cela s’arrange; ils se révèlent moelleux et savoureux, le goût de l’ail ne prenant pas le dessus. En attendant la suite, quelques bouchées de pain tiennent mon appétit éveillé. Il s’agit d’une baguette fraîche et de bon goût; le beurre a un peu trop fondu dans son petit bol, mais cela vaut tout de même mieux que le beurre presque congelé que servent certains établissements. "Appareillage" dressé, réchaud allumé: ça y est pour la fondue suisse, dont mon amie me dit pour la nième fois: "J’adore ça!" D’accord, on en fera aussi chez nous… Sa "planchette" est garnie de saucisses, de cornichons, de viande des Grisons et d’un petit mesclun semé de carottes râpées. Je goûte un peu à ceci et à cela, le temps qu’on m’apporte mon "ensemble": la grosse pierre noire, plus que brûlante dans son lit de bois, et, dessus, des crevettes, des pétoncles et une sympathique pièce de filet mignon. Notre serveur me flambe la viande au cognac et les crustacés au Pernod. La sauce est une demi-glace au cognac, délicieuse; je m’en sers un peu, de loin en loin. Ah oui, mes légumes! Champignons, brocoli, chou rouge et un oignon (littéralement confit) dans une cassolette que je vide presque et sans m’en rendre compte. Je mange avec un appétit que j’envierais s’il s’agissait de quelqu’un d’autre. Les ingrédients sont frais et de bonne qualité. Je déclare forfait un peu avant la fin. Du côté de mon amie, c’est le moment de récupérer la "religieuse", cette croûte qui ne cesse de dorer au fond du caquelon. Notre serveur nous a promis de revenir bien vite, mais nous le voyons accaparé par d’autres clients à droite et à gauche. "On va finir par la canoniser, ta religieuse", dis-je à mon amie. Un autre membre du personnel s’amène et fait le travail. Après cela, deux cafés. Et puis, pourquoi pas? Une crêpe passementée de sauce au chocolat noir avec, dessus, trois pompons de crème fouettée et des quartiers de fraise.

La Grolla
Édifice Delta 3
2875, boulevard Laurier
Québec (Québec)
Téléphone: 418 529-7300
Menu du jour à partir de 10,95 $
Table d’hôte: 31,95 à 39,95 $
Souper pour deux (incluant boissons et taxes): 133,86 $

LÉGENDE

Grande table:
Très bonne table, constante :
Bonne table :
Petite table sympathique :
Correcte mais inégale :

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com