Restos / Bars

Fusion : Intrigantes combinaisons

Le restaurant Fusion intrigue par son nom et, par sa cuisine, esquisse d’intéressantes promesses.

Cela fait un bout de temps que le mot fusion ne semble plus faire partie du vocabulaire de la restauration. Aussi reste-t-on surpris de découvrir un établissement tout nouveau qui l’a choisi pour nom et qui, au menu, propose des spécialités asiatiques et latino-américaines. On serait intrigué à moins, mais on découvre assez vite qu’il n’y a ni interférence ni même… fusion. Les mets latinos ne sont servis que le vendredi et le samedi; nous sommes mercredi. Pas de bol – sauf celui des soupes, évidemment, mais nous en reparlerons. Le lieu? Propre, aéré, bien tenu. Le décor? D’un style équivoque: petit Bouddha par-ci, hamac par-là. Les murs sont vert pâle, striés d’une moulure rouge au tiers de leur hauteur. Le même rouge abonde autour de la fenêtre près de laquelle nous avons pris place devant une grande table circulaire tout ce qu’il y a d’asiatique – dragons pâles sur fond noir. Un jeune serveur nous accueille avec gentillesse sur fond de bachata. À peine sommes-nous installés que nos questions fusent; les réponses aussi, mais plutôt réservées. Quelques minutes plus tard, la propriétaire, d’origine latino-américaine, se montrera plus prolixe. Le récit de son "expérience" asiatique nous intrigue tant et plus. Notre curiosité y trouve son compte et laisse donc toute la place à la faim. Dès notre arrivée, mon amie était allée faire provision, au dépanneur d’en face, d’une Corona pour moi et, pour elle, d’un Marquis de Méricourt, semi-piquette blanche à l’étiquette un peu pompeuse. Nous trinquons, maintenant, en parcourant les pages d’une carte (?) qui gagnerait à être beaucoup mieux présentée. Les haut-parleurs nous régalent maintenant de cumbia, tandis que je compare mentalement les mérites probables des brochettes de boeuf à la citronnelle et du filet de saumon "au style de Hanoï". L’inéluctable poulet du général Tao hante lui aussi cet endroit, escorté d’un poulet sauté à la japonaise (sauce teriyaki), de brochettes de porc grillé, de porc sauté (au cari jaune ou à l’ail et aux piments), etc. Tacos, tamales et sopa de mariscos font partie des mets auxquels on n’a pas droit ce soir. Une fois nos commandes passées, nos premiers plats s’amènent assez vite – le temps d’une chanson de Juan Luis Guerra. Deux soupes fumantes et odorantes. La mienne est goûteuse, judicieusement assaisonnée, et les won-tons y sont particulièrement savoureux. Quant à celle, "moyennement piquante", choisie par mon amie, elle vous met en bouche un goût discret de jambon, mais se révèle un peu trop salée. Nos entrées ne se font pas trop attendre: won-tons frits, rouleaux et petite salade. La pâte n’a pas trop souffert de la friture: dorée, craquante, très peu grasse. La farce des won-tons et celle des rouleaux nous surprennent agréablement: là encore, nous apprécions la justesse de l’assaisonnement. Nous passons sans transition à une entraînante musique de mariachis. "Vous avez aimé?" demande spontanément mon amie à un couple de jeunes clients sur le point de partir. La réponse est positive et, comme l’ambiance s’y prête – festive et détendue -, nous en venons à une vraie conversation. Vacances, voyages, nourriture, tout y passe, et cela s’achève sur un cordial "À la prochaine!". L’assiette de fruits de mer! Elle me fait l’effet d’une tâche insurmontable. Riz blanc, calmars, crevettes, pétoncles et légumes (brocoli, carottes, céleri, oignons, etc.). N’ayant déjà presque plus faim, je tâtonne ici et là. Les pétoncles s’avèrent moelleux et de bon goût; les crevettes me plaisent bien; les calmars aussi, mais je les aurais appréciés un peu plus tendres. Rien à redire de la sauce brune, claire et abondante, dont le riz blanc s’imprègne en catimini. Du côté de ma compagne, tout se passe bien sur le plan des saveurs. Mais sa brochette de boeuf à la citronnelle ne se laisse pas faire facilement. Le couteau lui-même doit bosser ferme. Si bien que cela vous laisse les mâchoires un peu flagada. "Une chance qu’il y a le goût…" Elle termine tout de même son assiette (ou presque). Moi pas. Mais je me commande un beignet à l’ananas, servi sur un appétissant tapioca vert (sans lait de coco) et mouillé de sirop de maïs clair.

Fusion
411, rue Saint-Vallier Ouest
Québec (Québec)
Téléphone: 418 704-1470
Menu du jour à partir de 7,95 $
Menus pour deux: 39,95 et 45,95 $
Souper pour deux (incluant les taxes): 41,66 $

LÉGENDE

Grande table:
Très bonne table, constante :
Bonne table :
Petite table sympathique :
Correcte mais inégale :

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com