Restos / Bars

Chez Di Vito : Le goût de la simplicité

Petit resto de quartier italien ouvert depuis novembre dernier, Chez Di Vito est tout désigné pour casser la croûte le midi ou pour se rafraîchir les soirs de canicule sur sa micro-terrasse ombragée.

Chez Di Vito, la simplicité est de mise. Par exemple, si vous demandez quelles sortes de vins au verre est-il possible de boire, on vous répond: "Du rouge ou du blanc." Simple, non? En insistant un peu, vous saurez qu’il s’agit d’un Montepulciano dans le cas du rouge, et d’un Chardonnay dans celui du blanc. Vos investigations devront s’arrêter là…

Vous l’aurez deviné, l’établissement dont il est question cette semaine se trouve à des années-lumière des restos tendance dont la cave à vins est soigneusement montée par un sommelier, dont la description des plats ressemble à des poèmes, et qui misent sur les produits du terroir, ne ratant aucune occasion de mettre en valeur les produits utilisés en cuisine (nous utilisons une huile d’olive Machin par-ci, un légume Bidule de telle région du Québec par-là, et ainsi de suite).

Chez Di Vito, des tomates sont des tomates. Point à la ligne. On doit lire le menu sans chercher de midi à quatorze heures: plats de pâtes – Alfredo, 3 fromages, aux crevettes, manicotti et cannelloni -, suggestions du chef – langoustines, tilapia, saumon, boeuf Angus – ou pizzas?

À TABLE!

En guise d’amuse-bouche, chaque tablée se voit offrir un bol de petites olives vertes et de la focaccia froide (en fait, deux pointes de pizza à la croûte fine et molle qu’on a badigeonnée de sauce tomate et herbes aromatiques).

Peu importe que vous preniez des pâtes, une suggestion du chef ou une pizza, une salade et une soupe sont incluses, au choix. La salade est un généreux mélange de verdures diverses. Elle est garnie de tomates cerises, de grosses rondelles d’oignon rouge et de petits anneaux d’olives vertes. La vinaigrette, c’est vous qui la composez, à partir de flacons d’huile d’olive (malheureusement au goût rance) et de vinaigre balsamique déposés sur la table.

La soupe est réconfortante. Il s’agit d’un bon bouillon maison légèrement tomaté, qui accueille une généreuse brassée de légumes frais comprenant chou, courgette, poivron rouge, céleri et oignon. Elle fait du bien là où elle passe.

En plat principal: des langoustines servies avec des pâtes "aïoli", donc à l’ail, et des légumes grillés coupés en gros tronçons – champignons de Paris, courgettes vertes et jaunes, poivrons rouges. Les pâtes sont maison, mais pas fabriquées au resto. D’où viennent-elles? Impossible de le savoir. Peu importe. L’important, c’est qu’elles soient bonnes. Les langoustines, de petite taille mais servies en portion suffisante, sont cuites au beurre à l’ail, et les légumes qui les accompagnent sont revenus rapidement dans l’huile d’olive. Un plat fait simplement et sans prétention, du genre de ceux qu’on se concocterait à la maison un soir de semaine.

Et les pizzas? Celles de Chez Di Vito sont cuites au four normal (en comparaison d’une cuisson au four à bois). La pâte est donc plus sèche et plus cassante. On aime ou on n’aime pas. Celle que nous avons choisie était garnie de saucisse italienne, de pancetta, de champignons de Paris, de sauce tomate et de fromage Mozzarella. Correcte, mais on ne ferait pas des kilomètres à genoux pour en manger.

Vers la fin du repas, la serveuse nous souffle à l’oreille: "Vous avez vu la dame, là, à l’autre table? Eh bien… c’est Marina Orsini!" Oui, on avait remarqué. Elle vient souvent ici? "C’est une habituée." À regarder les autres convives et la familiarité avec laquelle le patron communique avec eux, on devine qu’on est effectivement dans un resto d’habitués.

PETITES DOUCEURS

Douceurs? Quelles douceurs? Chez Di Vito, les repas se terminent par des fruits gracieusement offerts par la maison. "C’est meilleur pour la santé", nous dit la serveuse en déposant sur notre table une assiette contenant une petite grappe de raisins rouges un peu flétris et deux pointes de melon d’eau. Ils songent à servir un jour du gâteau, mais rien n’est certain.

EMBALLANT /

La micro-terrasse dont les parasols nous enveloppent de leurs grandes ailes pour nous protéger de la passante avenue du Parc.

DÉCEVANT /

L’huile d’olive au goût rance? Le pain mal cuit? Le café trop amer? La pâte à pizza trop cassante? Tout ça et rien. On ne peut pas être trop exigeants dans ce genre de petit resto "bonne franquette" où tout est fait avec bonne volonté et sans prétention aucune.

COMBIEN? /

Environ 30 $ pour deux, avant boissons, taxes et service.

Attention: ici, aucune carte de crédit ou de débit n’est acceptée. Dans le fond du resto, un guichet dépanne ceux qui ne traînent pas d’argent comptant sur eux, moyennant 1,50 $ par transaction.

QUAND? /

Tous les jours de la semaine, sauf le dimanche. Midi et soir.

OÙ? /

Chez Di Vito
4815, avenue du Parc, Montréal
514 272-0550