Restos / Bars

Shady : Promesses tenues

Shady fait les choses simplement, mais sans rien négliger. Ses prix s’avèrent alléchants… comme sa cuisine qui a le goût de ce qu’elle prétend être.

Me fiant à mon instinct pour retrouver ce petit resto où je suis passé jeter un oeil, il y a un an ou un peu plus, je n’ai pas pris soin d’en noter l’adresse. Après toutes les péripéties routières auxquelles on nous habitue, je me retrouve enfin dans Saint-Pascal. Et là, niet! Je viraille un bout, comme on dit, allant et venant dans toutes les directions… sauf la bonne. Quand nous arrivons au Shady, il est près de 14h. Mon estomac rouspète, mes jambes flageolent et mon cerveau menace de tout arrêter.

Une fois à l’intérieur, il suffit de deux pas à gauche pour se retrouver devant le grand comptoir vitré donnant à voir les principales spécialités de la maison. Falafels, hommos (sic), loubieh (haricots verts et tomates), moussaka libanaise et taboulé voisinent de près ou de loin avec les salades de légumes (citronnée ou au vinaigre de vin), la salade de féta et les feuilles de vigne farcies. J’ai déjà un plateau en main et commande pour commencer ce qu’on me présente comme une "omelette aux herbes". Pour la suite, je n’ai en tête que des points… d’incertitude, plutôt que d’interrogation. Méthodique, je procède par élimination: pas de végé pour moi, pas aujourd’hui. Restent les gyros (boeuf ou agneau), les souvlakis (de porc, évidemment), les merguez, sans parler des "combos" aux deux viandes. Mon amie, elle, ne dit rien encore sur ce qu’elle compte choisir. Elle commente, cependant, le décor sobre et confortable, les grandes lanternes et la première salle à manger, façon cafétéria, de dimensions modestes. Elle lorgne du côté des vins, moi je découvre le frigo débordant de bières et de boissons gazeuses. Au moment de me prendre une Carlsberg de format respectable, l’un des employés attire mon attention sur les bières en fût. Va pour une Belle Gueule blonde. "Après ça?" demande celui qui se tient prêt à nous servir. Mon estomac m’enjoint de me décider sur-le-champ, ponctuant son ordre d’un borborygme. Un shish taouk, alors. Mon amie, elle, a opté calmement pour un shawarma et sagement pour un Coke.

Nos plateaux en main, nous hésitons sur la direction à prendre. La petite salle à manger éclairée de fenêtres? "Allons sur la terrasse…" Bonne idée, parce qu’il fait beau et que, dans une certaine mesure, on pourrait qualifier cette petite terrasse de luxueuse. Des tables noires lustrées, chaises et banquettes légèrement rembourrées, des jardinières débordant de plantes clamant leur joie de vivre. Une gorgée de bière pour lubrifier le chemin. Omelette? Pas vraiment. Le mets est à base de farine, mais sa texture laisse bien deviner qu’il comporte des oeufs. On n’a pas lésiné sur les herbes, et ni sel ni poivre n’y sont en excès. Le goût est convaincant. Mais, hélas, que d’huile! On pourrait même en récupérer pour faire cuire un… oeuf. Bref, j’en laisse un peu moins de la moitié. Le shish taouk a le défaut de tous les shish taouks – selon moi, bien sûr: trop de laitue. On en fait tomber un peu… et c’est le panard! Il a cependant des qualités que d’autres n’ont pas: aucune sécheresse du poulet, une saveur qui semble se préciser à mesure qu’on mange, une "mordée" appelant l’autre comme une délectable nécessité. Mon vis-à-vis se régale. Bon, le shawarma? Elle me permet de constater par moi-même: excellent assaisonnement de la viande, mais, sur les trois bouchées auxquelles j’ai droit, une me déçoit un peu en raison des… réticences de la viande. "Il n’y en a pas trop comme ça", tempère mon amie.

Quelques guêpes viennent rôder dans les environs. Nous rentrons avec nos plateaux pour aller prendre place dans la salle à manger du fond placée sous le signe du bleu. Là, un petit panneau nous annonce les spéciaux du soir (dont bières et narguilé). D’autres affichettes évoquent l’atmosphère lounge d’une autre salle (que nous n’avons pas vue) et les installations multimédias pour conférences ou autres. Nous nous rendons de nouveau au comptoir, j’inventorie la panoplie de thés Mighty Leaf (dont un maté de la forêt amazonienne). Mon amie se laisse tenter par un makroud. Moi? Par le morceau qu’elle veut bien m’offrir.

Shady
Café-resto libanais
1680, avenue Maufils, Québec
Tél.: 418 666-8072
Divers plats à prix variés
L’assiette de Shady: 11,85 $
Dîner pour deux (incluant boissons et taxes): 19,75 $

LÉGENDE

Grande table:
Très bonne table, constante :
Bonne table :
Petite table sympathique :
Correcte mais inégale :

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com