Restos / Bars

Le Coq rieur : Cocorico !!

Le Coq rieur a de quoi surprendre, surtout que sa carte ne fait pas dans le tape-à-l’oeil.

Le coq est-il vraiment rieur? Peut-être. Il doit, en ce moment, s’affairer à ses fourneaux. L’accueil, lui, est seulement souriant. Un sourire d’abord timide qui se "dégênera" peu à peu pour devenir cordial. Installé au comptoir, un client sirote posément sa bière. Installés près d’une fenêtre donnant vue sur la terrasse avant, deux autres discutent en mangeant. Puis deux ou trois tables occupées par des clientes plutôt silencieuses. De mignons tableaux encadrés sous verre évoquent le boire et le manger, comme pour illustrer les listes de synonymes gourmands qu’on peut lire à l’entrée. Vitrage abondant, poutres apparentes au plafond, boiseries, miroir, murs de brique ici ou là et, sur le manteau de la cheminée, des poules de porcelaine blanche composent un décor de "bistro rustique", si l’on peut dire. L’endroit est aéré, confortable, et une chanson de Marco Calliari y déferle sans trop d’excès. Je me vote une Stella Artois et m’intéresse au menu du jour qui s’ouvre sur un "Croque croissant". Potage et fondue parmesan suivent et vous conduisent aux linguines Aurora, filet d’épaule (de boeuf) sauce poivrade. Je saute les verdures, mais mon amie s’y arrête un peu pour méditer: salade du Coq rieur (jambon), salade auvergnate, danoise ou aux crevettes de Matane. J’en suis déjà aux dernières lignes: boudin grillé aux pommes, confit de canard du Coq rieur, casserolette de la mer… Mon choix se fixe sur cette dernière. En attendant l’arrivée de nos premiers plats, mon amie et moi échangeons interrogations et commentaires sur la carte du soir – table d’hôte, "Formoule du Coq" (moules et frites), formule bistro… "Sympa, tout ça!" Je partage cet avis en traînaillant du côté des rillettes du Mans, jarret d’agneau à l’anis étoilé, poêlée de pétoncles, médaillons de veau, entrecôte poêlée à la douce dijonnaise. Je persiste en parcourant la liste des vins sélectionnés autant pour la qualité que pour le prix. Tiens! Parlant de vins, en voici un verre de rouge: Fuzion (Malbec-Tempranillo, 2009). Mon amie peut enfin trinquer avec moi – sur fond susurrant de Carla Bruni. Son entrée est une fondue parmesan bien dorée, moelleuse, accompagnée d’oeufs durs (de caille). J’ai devant moi un bol de soupe aux oignons et poireaux. À la première bouchée, on n’y croit pas vraiment. On se dit que la faim exalte les sensations, etc. Je re-goûte et je me dis "eh ben!" pour finir par admettre que cela dépasse mes attentes. Chaude, évidemment; veloutée sans être crémeuse, bien garnie de ce qui lui donne son nom, je la qualifie simplement de savoureuse pour ne pas me lancer dans les superlatifs. Brassens a pris la relève dans les haut-parleurs. "J’en suis presque gênée", murmure ma compagne quand arrive, au service suivant, la salade auvergnate qu’elle a commandée. J’en ris, elle itou. Et aussi le couple installé depuis peu près de nous. Imaginez le gigantisme de cette salade belle et fraîche: tomates rouge vif, concombres, oeufs durs de caille, noisettes, pignons, poivrons rouges et jaunes, bleu d’Auvergne, pommes de terre nouvelles… On imagine sans peine la variété de textures due à ces ingrédients habilement dressés dans un berceau de laitue Boston. J’en mangerais plus que de raison! Mais ma casserolette m’attend, patiente, brûlante et juteuse, avec son escorte de légumes servis à part dans une petite assiette (haricots verts, pommes de terre rissolées en brochette, poivrons grillés). Elle jute de partout sous son gratin de vieux cheddar abritant moules, crevettes et pétoncles cuits juste à point et imprégnés de saveur. Le chef n’a pas abusé du fromage, dont on prend le goût sans en avoir la bouche assiégée. L’assaisonnement se limite à ses fonctions, qu’il remplit à merveille. L’équilibre est parfait, mais la faim a ses limites. La casserolette repart, aux trois quarts esquintée, pour laisser place à une crème brûlée garnie de raisins de Corinthe frais, de pamplemousse rose et de gadelles. Ce dessert tient ses promesses, parole de gourmand!

Le Coq rieur
4292, rue Saint-Félix
Québec
Tél.: 418 650-0051
Menu du jour: 10,95 à 17,95 $
"Formoule du Coq": 24,95 $
Formule bistro: 26,95 $
Table d’hôte: 36,95 à 40,95 $
Dîner pour deux (incluant boissons et taxes): 48,94 $

LÉGENDE

Grande table:
Très bonne table, constante :
Bonne table :
Petite table sympathique :
Correcte mais inégale :

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com