Restos / Bars

Banlao : Un cari mon coco

Une grande gentillesse caractérise le personnel du Banlao, ce à quoi il faut ajouter le pouvoir dépaysant de sa cuisine thaïe.

Nous arrivons les mains vides. Il fallait apporter sa boisson, mais nous ne le savions pas. Un petit saut au dépanneur, tout près? Non. L’eau nous suffira peut-être. Des chaises s’empilent sur la terrasse déserte en raison du temps frisquet. À l’intérieur, le personnel ne chôme pas, car les deux parties de la salle à manger sont archipleines. À l’intérieur flotte une odeur caractéristique de cuisine asiatique, malgré les nuances qu’on peut y déceler d’une fois à l’autre. Subliminale? Qui sait! J’ai une soudaine envie de soupe… L’endroit bourdonne faiblement du bruit multiple des conversations. L’accueil est affable et décontracté; le service le sera tout autant.

Les menus du jour s’amènent prestement à notre table et j’y saute sans crier gare. D’abord les soupes: thaïlandaise, asperges et crabe, vermicelle et poulet. Ce dernier volatile se retrouve également dans une salade, un peu plus bas, juste avant les rouleaux impériaux. Et aussi ailleurs, dans d’autres mets: poulet ou boeuf thaï, lamelles de poulet ou de boeuf (sauce tamarin)… Cela frise la monotonie et je me sens vaguement soulagé de lire un peu plus loin les mots porc, crevettes et vermicelle. La table d’hôte du soir se montre plus exaltante avec ses cuisses de grenouille à la pâte de piment thaïlandaise, son poisson frit aux trois parfums, sa marmite de fruits de mer, etc.

Mon amie a fait son choix. Elle prend donc le temps d’examiner le décor et d’observer ce qui se passe autour de nous, commentant pour nous deux les différents bouddhas thaïs figés chacun dans une attitude pieuse. Ils sont tous couleur d’or, sauf un. Deux gros éléphants de bois montent la garde près de l’entrée. Et, depuis quelques secondes, quelqu’un monte la garde à côté de nous: notre serveur, prêt à noter notre commande. Je le prie de nous apporter du thé, le temps que je me décide. Sur la carte, des astérisques identifient les plats peu, moyennement ou très épicés. Mon hésitation concerne surtout les entrées… Bref, j’opte pour les rouleaux impériaux.

Deux, trois gorgées de thé plus tard, mes rouleaux se pointent, chauds, dorés, accompagnés d’un peu de laitue et de leur sauce… rituelle. Je croque et j’aime. Ils sont légers, pas gras pour un baht. Et bons! Souvent déçu, ces derniers temps, j’en mangeais peu. Là, j’en aurais redemandé – si le serveur ne m’avait pas prévenu que mon plat suivant convenait aux gros appétits. En face de moi, c’est une soupe au cari rouge qui se déguste à petites cuillerées songeuses. Elle est savoureuse et veloutée, assez relevée, et elle fleure bon le lait de coco. Après m’y avoir fait goûter, mon amie y a ajouté et rajouté de la poudre de piment. On en voit l’effet sur son front perlé de sueur. J’ai chaud pour elle et m’octroie quelques bonnes gorgées de thé. Au service suivant, j’ai droit à un bol… Pas plutôt une vasque, ça? En tout cas, énorme! Et plein presque à ras bord d’une soupe tonkinoise au… poulet. Des tranches de tomates bien rouges y flottent par-dessus un enchevêtrement de larges nouilles auquel se mêlent des tranches d’oignons rouges et de la coriandre. On m’a servi à part des fèves germées, une demi-limette, de la hoisin et de la laitue. J’essaie différentes "combinaisons": rien n’y fait. Cette soupe m’ennuie. Rien de franc dans le goût, rien de soutenu. Et les morceaux de poulet ne se contentent pas d’être blêmes; ils sont fades. Je trouve un peu de consolation à une longueur de bras, dans le poulet au cari rouge qu’a choisi mon vis-à-vis. Ça, c’est une réussite! Poulet, pousses de bambou, champignons, poivrons rouges et verts, maïs nain, basilic chinois: tout ce beau monde réuni dans une même assiette pour faire fête à votre palais. Relevé? Oh oui!… Mais on passe outre, sans aller jusqu’à y mélanger de grandes cuillerées de sauce piquante. Une fois ce geste posé par ma compagne, je ne touche plus à son assiette. J’ai mes raisons. Disons que je me réserve pour le dessert, en l’occurrence un bon tapioca vert, pas trop sucré mais un peu beaucoup, tout de même. Mon amie s’offre un beignet à l’ananas.

Banlao
2690, chemin Sainte-Foy
Québec
Tél.: 418 652-8188
"Midi léger": 5,95 à 9,95 $
Menu du jour: 8,95 à 10,95 $
Table d’hôte: 16,95 à 24,95 $
Dîner pour deux (incluant boissons et taxes): 22,46 $

LÉGENDE

Grande table:
Très bonne table, constante :
Bonne table :
Petite table sympathique :
Correcte mais inégale :

Pour d’autres critiques, consultez le site www.guiderestos.com

LÉGENDE

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Très bonne table, constante :
Bonne table :
Petite table sympathique :
Correcte mais inégale :

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